Gros poireau (j'sais pas si ça a ça place ici plutot que dans le Comptoir donc, mais un Modo corrigera si besoin
) que je suis sur piste, mais ayant quand même un peu envie d'en jouer, je me suis inscrit au Dunlop Days sur les aimables conseils d'un pote... une des raisons (encore que potentielle à l'époque) de la pose de mes Qualifier !
Ce matin 5h45
: Radio le Mouv’ à donf, pas besoin de plus de 20 secondes pour que je saute du lit. C’est pas que j’ai beaucoup ni très bien dormi, mais la perspective d’une journée sur circuit me met en joie… et l’estomac en vrac !
Toilette rapide, petit déj’ expédié et un poil plus copieux que d’habitude malgré mon bide tout noué par le stress, j’enfile la combarde de piste amicalement prêtée par mon ami Glotton à moi que j’ai, les bottes, les gants racing et… et où que je mets mes petites affaires moi là-dedans ? J’vais pas me farder un sac à dos toute la journée et il y’a UNE poche dans le combinaison.
Carte-bleue (pour l’essence), carte Vitale (au cas où le pilote flanche), Carte Ducati Assistance (au cas où ce soit la moto, mais j’y crois pas, hein !
), permis, carte-grise, assurance, un peu de liquide : tout ça dans une pochette in the pocket et les clé de l’appart, le téléphone portable dans le semblant de simili-quart de coffre de la selle du Monster. Nellie (ma moto quoi !
) est d’ailleurs fin prête, sortant tout juste de sa révision des 30 000km et de 150 bornes de test pilote + moto + combarde.
6h08 : le Monster et son pilote sortent du sous-sol ! C’est dingue comme c’est calme à cette heure là, et malgré un trajet tranquille sur le couple (ben quoi, j’ai qu’un roadster-custom moi, hein !
dixit mon pote AK, mais on en reparlera
), j’arrive à Carole en 22 minute chrono pour 40km. Qu’est ce que je vais bien pouvoir poireauter devant le circuit une demi-heure moi ?
Y’a bien quelques pilotes du dimanche (on est dimanche hein), mais ils ont comme moi l’air de finir leur nuit, ne décrochant mot. R1, GSXR, R6 et pas mal de Ducat’ déjà là : 999, 900SS, S4R, 620 Monster,…
7h : ouverture du circuit et des formalités administratives et technique. Je retire mon p’tit brassard, le planning de la journée.
Merde, y’a que 2 sessions par pilote dans la journée et ma première est à 10h45 et la seconde à 15h20 ! Je suis un peu éc½uré, car je croyais qu’on avait droit à 5 sessions.
Contrôle technique de la moto (elle est toute neuve que j’lui dit, cherchez pas !), scotchage des optiques, cligno et rétro et hop au camion pneu pour une mise en pression piste (ce sera fait) ; 2.0b devant, 1.9b derrière, ça va me changer de mes 2.5/2.8 sur route !
« Salut, on est dans le même sessions j’crois ? »
« La 5D ? » (avec un D comme débutant à contrario des Licenciés FFM et des Pistards non licencié)
« Ouais ! »
« Ben on est pas prêts de passer hein ! »
Bref, on tchatche un peu avec le gars Pascal qui vient du 27 avec son beau 600 CBR RR et on profite des plus de 3h d’attente qui s’offrent à nous pour aller au centre commercial d’à coté (tous optiques scotchés) faire le plein pour lui et repérer un tabac pour moi.
On cause, on mate un peu les sessions précédentes (y’en a 4 avant nous), on traîne dans le paddock plutôt bien foutu (camion Dunlop sonorisé : manque juste l’écran géant pour rediffusion du GP, mais on a notre GP à nous aujourd’hui alors !), quelques concessionnaires avec leur stands (Yamaha Pons où on peut bouffer et boire à l’½il), Honda National Moto et leur machine d’endurance qui a gagné les dernières 24h du Mans, Buell Paris et une collection de XB12S et SS, et Ducati Brooklands Motors qui débarquera la fleur au fusil à 10h du mat’.
Petit SMS à Karabadaf & Val pour leur signaler que leur sessions de passage sont à 9h25 et 14h05 et qu’ils peuvent profiter encore un peu.
10h30 ; on nous appelle en pré-grille. Coup de flip, pipi de la peur, n½ud à l’estomac, « on y va, ça va être cool, mais faut pas que je m’y mette ! »
On renfile dorsale, combarde, boules Quiès, casque et gants, on fait chauffer la machine (c’est long un bac à huile refroidi par air à chauffer) et avec Pascal on se place en pré-grille en vers les dix-douzièmes positions.
Abaissement de drapeaux, GAAAAZZZZ !
Enfin, gaz vachement mollo en fait, parce qu’il s’agirai pas de s’y mettre au premier tour, donc on fait tranquillement chauffer. Pascal est 2 ou 3 places devant moi et à peine un demi-tour couvert qu’il se fait déposer par la tête de meute qui en oublie de faire chauffer les gommes. Un petit groupe se forme dans son sillage sur une paire de tour puis le rythme s’accélère. Je garde le 600CBR en point de mire 4 ou 5 tours (malgré les 10ch qui me manquent) puis s’intercalent entre nous quelques sportives qui tournent plutôt bien et un VTR jaune qui me prend quelques mètres à l’accèl’ mais que je récupère à tous les freinages, alors qu’on remonte déjà sur les attardés à qui ont prend un tour (on est une trentaine sur la piste).
Au gré des dépassements, je ne reverrai plus Pascal qui file au loin mais je m’applique en me remémorant les conseils d’Acid de Planete-Ducati ; pas de frein arrière, on fait en sorte de pas avoir à remettre de gaz avant le point de corde pour bien rentrer sur les freins au plus tard, regard loin devant, pas de stress, ça roule de plus en plus fort.
Mon vieux stage d’initiation se remémore aussi à mes souvenirs ; on sort la tête puis les épaules pour déhancher, le reste suit et pour le pif-paf, y’a un point de corde très tôt dans le droit pour que le triple gauche se transforme en un long et simple gauche à rayon constant avant de piquer à droite sur la parabolique qui a deux points de corde.
Autant dire que dès que j’ai quelqu’un devant, c’est du n’importe quoi dans les traj’ vu que je me concentre plus sur où le passer que sur où passer idéalement et puis ce foutu pif-paf commence dans une cuvette pour se finir sur un gauche en dévers, donc il est un moment où tu ne vois plus la piste : y’a pas, plus de visibilité, pas le regard bien placé ; je suis à l’arrêt à cet endroit. Par contre, la parabolique, tout sorti à coté de la moto c’est un régal d’y faire l’exter’ aux mecs en hypersports scotché sur un mauvais point de corde et dosant sur des ½ufs la puissance de leur R1, 1000 GSXR et autre Hayabuza !
Ca va bien ça va même de mieux en mieux et je commence même à faire frotter le bords des bottes : merde, merde, merde ! Et en collant le pied non pas à la pointe du cale-pied en appuis, mais à l’intérieur complet, la plante presque en appuis sur la platine ? C’est mieux et ça me force même à sortir plus la jambe ver l’extérieur’ et du coup, ça manque pas ; en plein milieu du Golf (non pas le terrain avec des trous, mais le virage du fond de circuit en bout de ligne droite, celui sir lequel t’arrives fond de 5 à 180 et qu’il faut planter les freins juste sur une bosse pour en rentrer 3), en plein milieu du Golf disais-je donc, un timide et bien court petit « scritch » retentit tandis qu’un petit fourmillement me titille le genou droit ! « Gnéééé ? »
« Oh putain, j’ai posé le genou !!!!! »
Méga banane sous le casque, je gueule tout seul « J’ai posé le genou, j’ai posé le genou, j’ai posé le genou !!!!! »
tout le long de la ligne droite (vous comprenez les boules Quiès ?) avec un petit pincement au c½ur ému pour mon copain AK qu'a pas posé en 3 jours de stage !
Mais bon, c’était bien timide et je suis sur que ça ne doit même pas se voir (quoique, je l’ai fait sous le nez du photographe officiel de la journée, « Pourvu qu’il m’ai pas raté, pourvu qu’il m’ai pas raté »), mais je crois que j’ai compris ! Je me re-concentre, je m’applique, je tire tout ce que je peux, je rentre de plus en plus fort en courbe et « scritch », « scriiitch », « scriiiitch », une fois, deux fois,… six fois, sur presque tous les virages à droite (sauf le pif du pif-paf, là j’suis à l’arrêt) et puis même dans le gauche en bout de ligne de départ (Alpha).
Je m’éclate comme une bète et mise à part un gros drible de la roue arrière en bout de ligne droite (un truc à la JiPé avec la roue qui balaye 20cm de chaque coté) sans doute du à une prise des freins sur la bosse et un passage de la première dans Alpha (quoi, je me croyais en 5 dans la petit ligne droite), pas une chaleur autre que celle du cagnard sur le coin du casque.
Fait chaud, ça commence à tirer sur les cuisses, j’ai les bras qui flanchent un peu au freinage (faut dire que j’attrape le levier un repère de freinage plus loin que la majorité des mecs, mouarf !), je fatigue, j’en peux plus et j’en viens même à passer une deuxième fois les derniers attardés, dont un qui me déboîtera sous le nez avec son Fazer dont j’ai surtout vu le support de top-case que j’ai bien cru emplafonner avant un beau freinage-évitement gauche suivi d’un extér’ à trois moto dans la parabolique !
Limite, je sortirai bien pour me reposer… drapeau rouge, that’s all, c’est fini, ouf !
Trempé de la tête au pieds, hilare, je suis monté sur ressorts ! Boire, manger, se raconter tout ça avec Pascal et alors que j’en vois certains aller quémander des sessions supplémentaires à la vue des désistements, j’en profite pour taxer les sessions de 14h05 de Val et Raf’ qui semblent pas vouloir venir. S’ils viennent, je leur rendrait, tant pis.
Un bon gros hot-dog / frittes / coca par là-dessus pour requinquer le bonhomme, un tour par le tabac pour évacuer les gaz d’échappement respirés à coup de nicotine et on va se faire « bronzer » à l’ombre de l’entrée de la parabolique quand un 998R me sors de ma léthargie : Héé, Raf’ !
Val et sa Buell XB12S sont déjà sur place depuis quelques minutes et elle essaye en vain de m’appeler (sur mon fixe, tu parles ! T’es pourtant pas blonde toi ?
). Raf’ hésite à tourner sans poly et avec son beau carénage carbone tandis que Val à dégotté une place plus tard dans l’après-midi. Je fini par convaincre Kara à qui je rends sa place et on finit par s’installer tous les deux en pré-grille en milieu de plateau, Pascal restant au chrono et Val en spectatrice.
14h05, session n°2 pour ma pomme, mais grosse erreur de partir dans le paquet. Alors que je fait tranquillement chauffer dans la file indienne, Raf’ fait lui le bon coup de déposer tout le monde dans la ligne droite (j’ose pas, pneus froids, faut freiner au bout !) et de prendre le large. Englué dans le paquet, je suis bouchonné sans cesse, remontant parfois des moto par deux ou trois, mais sans jamais pouvoir prendre la bonne traj’ seul. D’ailleurs, je n’arrive plus à poser un slide pendant presque une dizaine de tour, alors que je les ai retourné exprès pour voir MA trace d’usure dessus et pas une éraflure au milieu des tranchées faites par Glotton lors de ses derniers stages.
Kara pendant ce temps à pris la poudre d’escampette et on se croise quelques tours dans les deux lignes droites parallèles des stands sans que je ne puisse remonter sur lui.
Pffff… encore des attardé (deuxième tour), c’est trop naze et je me demande même si je vais pas sortir en plein milieu, alors que… c’est déjà fini ! Oh, je m’étais pas rendu compte qu’on avait déjà fait 20 minutes, même pas fatigué à me traîner la teub’ derrière ces boulets !
Au chrono ? Ouais, de 1’29 pour les tours bouchonnés à un « petit » 1’21’’98 : peu mieux faire. Les sliders sont un peu marqués, mais rien d’exceptionnel.
A peine le temps d’en causer, d’incurgiter du liquide et quelques gâteaux secs et réglisse chez Yam’ (merci Yam’, z’êtes moins radin que chez Ducat’), de croiser Christophe qui m’a gentiment mis sur la piste des Dunlop Days et Scalpo / Sub du forum des BMW K12, qu’il faut déjà repartir pour la session de 15h20 avec Pascal et Val’, Raf’ préférant en rester là, encore à peine remis de son angine.
Cette fois, pas d’erreur, on se met carrément en première ligne avec Pascal en s’excusant d’avance qu’on pourrait bien bouchonner un peu ceux de derrières les tours de chauffe voir un peu après : pas grave ? Ah ben, on y va sans complexe !
Alors là, grand moment d’arsouille ! Le CBR me colle au moins 10 mètres à chaque ligne droite, mais je fond sur lui à chaque freinage et dans la parabolique. Un R1 dernier modèle tentera bien de s’intercaler entre nous, mais c’est peine perdu, je lui refait l’inter’ au freinage dans le virage qui suit dans un petit « Scriiitch » désormais habituel accompagné d’un autre plus métallique ; merde, ça c’est mon pot qui frotte (déhanche plus, déhanche plus !). Au moins cinq à dix tours (j’peux rien compte d’autre que mes vitesses) comme ça à se tirer la bourre « devant » (modulo un ou deux truc en poly qui nous ont passé et sont loin devant) puis on remonte les attardés, dont les dépassements profitent au CBR alors que j’exploite toute la piste (c’est à dire au delà de la ligne blanche de sortie de parabolique ! Wouch, chôôô !).
Pif-paf et je plonge à l’extér’ (à gauche donc) pour passer un groupe de deux ou trois moto (dont Val pour la deuxième fois) quand un ZX12R me frôle par la gauche, au raz de l’herbe ; oh pardon collègue, je t’avais pas vu !! (Et il ne me tiendra pas rigueur quand j’irai après m’excuser dans le paddock). Je me colle donc dans son sillage pour lui faire les freins un tour plus tard.
Avec les retardataires, je finis par perdre Pascal de vue immédiate et commence à baisser un peu de rythme quand le VTR jaune (celui de ce matin) me fait les freins en entrée de l’Hôtel ; les freins, à moi alors que je passe la 5 quand d’autres tirent déjà le levier au premier des trois repères ?!?!? Ah, l’enfoiré ! « Ca ne va pas se passer comme ça » et je lui emboîte le pas, retardant au maximum mes freinages alors qu’il me dépose dans les lignes droites (en prenant la peine de se retourner me surveiller, sentant bien l’haleine fétide du chacal prêt à fondre) et que je perds un peu de terrain dans le pif-paf (décidément, il va me falloir un autre stage pour celui-là). On se tire une bonne grosse bourre pendant deux ou trois tours pour se résilier à rentre au drapeau rouge « déjà ? », alors qu’on apprendra plus tard que c’est le ZX12R de toute à l’heure qui s’est sorti (alors que sa moto était presque vendue et que on acheteur devait passer mardi. Carénage gauche tout râpé, ça risque de ne plus le faire
).
Ca a passé vite et moi qui ne pensait pas tenir une troisième session, je me sens plutôt en forme ! Trempé, essoufflé, mais j’aurais continué un peu lui montrer ma roue avant au VTR ! Bref, on se fendra bien la gueule dans le paddock, apprenant en fait qu’il a fait tout le début de la session dans ma roue, en se demandant comment un 600 Monster pouvait marcher aussi fort et freiner si tard ! Crise de rigolade et limite grosse tape dans le dos !
Personne n’a tenu le chrono, mais je pense bien avoir descendu sous les 1’22 à l’aise, même si là n’est pas vraiment le plus important ! Je suis vanné, trempé, assoiffé, courbatu des épaules et la combarde me pèse, mes gommards sont boulochés et brûlés sans bande de peur derrière et avec à peine 5mm devant, mes disques de freins sont bleuis, mais je suis HEU-REUX !
J’ai pris un pied magistral au cours de cette journée, je suis allé bien au delà de ce que je me croyais capable de faire en 3 sessions de 20 minutes chacune (un petit merci involontaire à l’indisponibilité de Raf’ et Val qui m’a permis d’en faire une de plus).
Val’ qui y prends décidément goût fait en sorte de récupérer une dernière session (sa deuxième donc) où elle fera tomber le chrono de 1’40 initialement dans sa première à 1’26~27 (quel dragueur ce Marco de chez Brooklands qui chronomètre que les nanas !) en faisant même frotter les cale-pieds de la Buell ! Je peux vous dire qu’elle se lâche autrement que sur la route la Miss !
Petite bise à tout le monde
et je remballe mon barda, vais pour faire rétablir ma pression de pneus pour la route (mais plus de camion, pas de pression !), vais faire un plein pour le retour (8.6L/100km qu’elle a bouffé Nellie sur 95km de piste et 40km de route peinard au lieu de ses 6.5 à 7L habituels !!) et je me rentre à mes peinâtes, plus calmement que jamais mais des souvenirs plein la tête.
Merci à ChristopheK12 pour le bon tuyau des DD, à Dunlop pour avoir si bien organisé cette superbe journée (des jeux, un concert, des concess’, à bouffer,…), à Glotton pour le prêt de sa combinaison de piste et à tous ceux qui ont participé à cette belle journée ; Pascal, Raf’, Val, le VTR jaune, le ZX12R, le R1, le 750GSXR que même s’il m’a largué bouchonné, j’ai pris plaisir à le déposer, et tous ceux que j’ai croisé sur le circuit (Speed, Sawashier, Sub, Scalpo,…).
Poireau dépucelé inside :
Un édit plus tard avec des photo officielles du site Dunlop !
