Cette épreuve de Dijon permet d’entrer dans la 2° partie du championnat car elle regroupe les courses n° 5 et 6. Le leader du classement général reste inchangé mais les écarts se resserrent avec le doublé de Laurent Termeau à ledenon en mai. Pour ma part, il y a de grande chance que la challenge 2008 s’arrête après ce week end car je ne pourrais participer à la prochaine course du vigeant, la manche du circuit francilien CAROLE ne « m’intéresse pas »(circuit trop éloigné pour un tracé peu intéressant avec ce genre de machine), et pour la finale à Magny cours en ouverture du Bol d’or, nous serons probablement en piste… direction la maternité !!!.Vendredi 30 mai 2008 :6h30 - Départ de Lyon, sous la grisaille et la comme d’hab’ la voiture et la remorque sont chargées à bloc... avec encore plus de pneus que les courses précédents (dus aux caprices de la météo et au 2 courses du week end).
9h00 - Arrivée sur le circuit… on s’installe sous de belles éclaircies, on retrouve les potes du challenge (extra !!!) et on apprend que la séance d’essai libre du matin est décalée en fin de matinée. On s’installe près du camion d’Anne et Pascal #20 mais bizarrement ils n’ont pas déployé de « stand ». Peu après ils nous informerons qu’il ont eu des ennuis mécaniques lourds sur leurs 2 motos !. Donc ils déclarent forfait la mort dans l’âme. Nous qui nous réjouissons de revivre un week end comme à la précédente course tous ensemble. Dommage.
On en profite pour monter le barnum tant que la météo est clémente
12h00 : 1ère séance d’essais libres, et là au bout du 4° tour je suis déjà en 1’32 donc avec un meilleur chrono que l’année dernière après un stage de 2 jours sur ce circuit. La moto va bien, le pilote aussi. Je me suis tâté sur la démultiplication de la moto et décide après conseils d’autres pilotes, de raccourcir la démul en 15x43 pour ressortir plus fort des virages et tenté d’accrocher l’aspi aux motos plus rapides dans la ligne droite…
Le début d’après midi est consacré aux vérifications administratives et techniques : RAS
15h00 : Il se met à pleuvoir durant 4h, on monte les roues équipées de pneus pluie (âgés de 3ans donc la gomme est plutôt vieille et sèche) Je pars pour a série de 16h00 sous une pluie forte et la je me régale même si je ne sens pas la suspension arrière de la moto qui est trop ferme. Il pleut de plus en plus fort, le circuit est inondé et la séance sera stoppé au bout de 15’. Bizarrement, j’ai amélioré tout au long de cette séance avec des conditions devenant chaotiques, je me suis régalé !!!
Avec Marion, on imagine le Week end s’il continue à pleuvoir comme ca. Les paddocks sont inondés et l’eau monte jusqu'à 5 m de notre tente. Les voisins pateaugeant déplaceront leurs campement !, mais notre barnum solidement arrimé au sol et trop compliqué à déplacer sous la pluie battante.
La soirée se passe tranquillement car demain grosse journée, 4 séances qualifs à 9h00, 12h00, 14h00 et 17h00. Ouf !!!
La nuit sera mouvementée car l’orage à repris durant 4h et on se lève a tour de rôle avec Marion pour guetter le niveau de l’eau qui risque de nous inonder.
Samedi 01 juin 2008 :9h00 : Prégrille pour la 1ère séance qualif de la 1ère course du Week end. Il ne pleut quasiment plus mais la piste est détrempée. Les sensations sont là mais visiblement la suspension arrière est à assouplir sous des conditions pareilles. Je précise que je n’ai jamais roulé sous la pluie avec cette moto, ni avec des pneus pluies et encore moins à dijon, donc c’est la découverte la plus totale.
Je serais crédité du 23° chrono en 1’48……
La seconde séance à lieu à 12h00 et je décide d’assouplir les suspensions.
Il ne pleut pas et la piste est mouillée mais moins qu’à 09h00. Et effectivement au 2ème tour, je suis déjà en 1’49 donc ca va bien sauf qu’au passage suivant à la prise de frein au virage de la parabolique je perds le train avant à haute vitesse et la moto glisse sur plus de 100m avant d’arriver dans les graviers. Je glisse de manière interminable et m’arrête à la limite du bac à gravier. Un rapide bilan du bord de la piste fait état d’une moto quasi détruite :
- Carénage
- Maitre cylindre de frein avant
- Vase d’expansion
- Platine repose pieds
- Echappement
- Guidon
- Araignée de fixation du tableau de bord
- …
Je suis dégouté car je risque de ne pas être qualifié pour la 1ere course si tout le monde améliore sur ces conditions de piste « séchantes ». En plus je ne pourrais jamais réparer la moto pour la qualif de 14h00. Donc je risque même de ne pas participer à la 2nde si il ne pleut pas à 14h00 et qu’à 17h00 un orage éclate.
Bref je cogite un max, planifie les réparations et on se lance avec Marion dans un sprint incroyable. Et la je voudrais remercier une fois de plus ma femme qui n’hésite pas à mettre les mains dedans, gère les situations stressantes avec brio, me « manage ».
En effet en 1h30 nous avons, réparé l’échappement éventré, enlevé les kilos de graviers, nettoyé la boite à air, trouvé un maitre cylindre, (un grand merci à bubu#59), changé le ½ guidon, arrangé le tirages rapide, changé le vase d’expansion, changé la platine repose pied, bricolé une araignée provisoire, viré le tableau de bord, l’alfano, les carénages, refixéé le faisceau électriques, bricolé une plaque numéro a base d’un bidon de lave glace, retiré toutes les parties saillantes de la moto, refixé le sabot « bac à huile » de manière correcte, le tout avec la complicité de Thierry Duc le président des protwin qui s’est gentiment déplacé jusque sous notre tente pour voir si la moto serait conforme au règlement. Et ca donne un pur « café racer » loin d’être aérodynamique… On comprend mieux l’utilité d’un carénage lorsque l’on en est dépourvu.
On fini in extremis à quelques minutes de la fin de la 1ère séance qualif pour la 2ème course et je m’élance en espérant pouvoir claquer 1 ou 2 tour chrono il pleut et les conditions sont difficiles mais je me bas j’effectuerai 1 seul tour car le drapeau à damier est agité lors de mon passage dans la ligne droite des stands, je suis déçu… mais au moins ce « test » à permis de voir que tout va bien : la moto est saine et 2/3 réglages reste à faire : aligner les guidons bracelets, fixer les repose pieds, rafistoler mieux que ca le pot d’échappement …
On peaufine la moto en attendant 17h et on espère que la piste sera sèche, ce sera le cas. Après avoir changé encore une fois les roues « pluies », nous passons la moto au contrôle technique et elle est conforme. Je me fais remonter les brettelles par le staff Protwin car j’aurais du représenter la moto avant de m’élancer pour la série qualif de 14h00 mais bon… tout le monde hallucine dans les paddocks lorsqu’il voie la moto !
17h00 dernière série qualif pour la 2nde course. La série sera très difficile car les stigmates de la chute sont bien présent, je roule sur des œufs comme si la piste était mouillé alors que c’est sec, je lutte dans la grande ligne droite pour ne pas perdre trop en vitesse de pointe, bref je suis à la rue 1’39 !!! Marion me panneaute et je vois ma position dégringoler jusqu’a la 36°position… dernier qualif. Et la un électro choc (léger )
Je donne un peu plus et claque un tour en 1’36 (bof bof) mais suffisant pour arracher une 32° place en finale.
Le soir la pression retombe mais il ne faut pas relâcher car il faut encore changer l’échappement car la réparation de fortune n’a pas tenu, et il faut refaire intégralement les carénages. Je n’ai pas de silencieux de rechange adaptable sur cette ligne compètes Arrow donc il faut remettre la ligne d’échappement d’origine (catalysée !) qui pèse une tonne sur la moto, c’est désolant ! Et encore une fois grâce à ma femme, a ses doigts de fées, a sa patience, elle réussira à visser/dévisser les écrous du collecteur d’échappement (super difficile d’accès) en un temps record.
Pendant ce temps la, 2 voisins Stéphane et guillaume #95 en powercup m’aide à recoller les morceaux de carénages à l’aide de résine polyester. Merci encore. On finira les réparations dans la soirée et on se couchera pas trop tard vers 23h30.
La nuit fut reposante et réparatrice.
Dimanche 01 juin 2008 : Le matin une brume flotte sur le circuit sec ce qui laisse présager une course sans pluie à 09h00… Je m’élance de la 34° position, je n’ai jamais été aussi loin sur une grille de départ mais bon. L’alfano fait des siennes et je compte sur ma femme pour me panneauter le plus précisément, ce qu’elle effectuera à merveille. En attendant le départ, le moteur chaud fait remonter des vapeurs de résine polyester, c’est à vomir de bon matin (il est 09h00).
Feu vert je bondis et mange 2 lignes me faufile encore comme un sauvage dans le 1er virage et gagne un paquet de place. Je double encore dans le gauche en descente résultat je passe lors du 1er tour 20°, incroyable. Je me ferais doubler ensuite par des pilotes plus rapides ayant littéralement ratés leur départ. J’oscillerai toute la manche (et 18 tours c’est long) entre la 19° et 25 place car nous nous tirons la bourre dans un groupe de 7 motos (1 voxan #117 , 1 aprilia tuono «#53, 1 BMW#40, 1 ducati 848 # 59, 2 ducati 1098 # 91 et #65,et moi avec mon aprilia #44) plutôt hétéroclite le plateau de pilote. On se double, redouble, arrive de front à 3 ou 4 en bout de ligne droite, c’est énorme ce mano à mano durera jusqu'au drapeau à damier et c’est le voxan qui fini 19° (premier de notre groupe à quelques secondes), je fini 20° devant Bubu#59 avec 8/100° (oui oui 8 centièmes) d’avance et derrière ils sont aux trousses à quelques dixièmes…
Une méchante bourre mémorable pour une 20° place. Vive le protwin !
En descendant de la moto, une douleur au genou se réveille. La chute de la veille à laissé des traces. Nous allons au centre médical qui diagnostique une tendinite au ligament latéral interne. Nous filons à dijon trouver une pharmacie de garde pour acheter des « anti inflammatoire » et de quoi faire un bandage. De retour à 12h00 au paddock, l’attente de la 2° course est un vrai casse tète en raison d’une météo capricieuse. Il pleut ¼ h vers 15h histoire de tremper la piste. Tous les pilotes scrutent le ciel hyper changeant et je monte comme la plupart, des pneus pluies sans grandes convictions. Le pari est risqué car si la piste sèche, les pneus se détruiront en 5 tours maxi. Marion me dit d’assumer mes choix et je m’élance en pré grille. Je croise un pilote de la course précédente qui explique au #113 que la piste est sèche et qu’il a détruit son pneu arrière en 4 tours. Je fais demi tour direction notre stand en criant à Marion qu’il faut changer la roue arrière. Le changement ne durera pas plus de 2 minutes montre en main avec l’aide d’un voisin. Donc au niveau pneumatique, à l’avant j’ai un Michelin pluie, et à l’arrière un Pirelli SC2 rainuré qui a effectué les 18 tours de la course du matin. En pré grille, l’attente est longue car plusieurs pilotes changeront leurs roues pour des slicks. J’imagine les gars qui ont monté des « pluies » à 300 € le train ! Les tours de formations et de chauffe s‘effectue à allure « lente » car les pilotes en « pluie » économisent leurs pneus. Je réussis le départ du tour de chauffe mais c’est le vrai qu’il ne faudra pas manquer. Je suis 32° sur la grille. Feu vert je lâche lamentablement l’embrayage et cale le moteur (incroyable) redémarre bon dernier, arrive dans le premier gauche en double un paquet, c’est un festival mais tous ces pilotes sont chaussés de pneus pluie, je remonte en 2 tours autour de la 24° place. La remontée démarre, j’arrive à prendre confiance dans ce pneu avant qui m’a fait chuter sous la pluie la veille et qui se « déforme » sur les freinages violent de ce circuit. L’alfano (chrono embarqué) ne fonctionne toujours pas, mais Marion assure à merveille au niveau panneautage. Au fil des tours je remonte à la 18° place et stagnerait quelques tours à cette position. Je passe 17°, il reste 3 tours. Je me fais remonter par la tête de course et ludo LOEUL #100 chute avant le virage précédent la ligne droite, je suis 16°. Au tour suivant je remonte sur une Ducati, et j’hallucine, je double Laurent Termeau #5, qui à effectué un mauvais choix de pneumatiques et m’empare de la 15° place, je jubile sous le casque. Il reste un tour et aperçois la ducati 749 #48 de John à la parabolique, je recolle à sa roue et prépare mon attaque sans calculer car je ne sais plus si c’est le dernier tout ou non, je « suce sa roue » dans la courbe de pouas avant la ligne droite et ressort plus fort que lui, le double sur la ligne d’arrivé avec 4/10° d’avance, je suis 14°de cette finale.
J’ai tourné en 1’32 avec un pneu pluie à l’avant, un pot d’origine, c’est hallucinant !!!
Je suis l’auteur de la meilleur remontée de cette finale (16 places). Il faut relativiser cette performance car plusieurs pilotes avaient effectué un mauvais choix de pneumatiques mais cela fait aussi parti des choix de course.
Je voulais remercier une nouvelle fois Bubu#59 pour le prêt du maître cylindre de frein, de la solidarité dans les paddocks, je souhaite un prompt rétablissement à Julien #87 qui a chuté et s’est blessé.
J’ai découvert l’ambiance excellente de ce challenge avec des pilotes aux cœurs gros comme ça et sachant tourner la poignée dans le bon sens ! Je suis ravi aussi d’avoir pu hisser ma vieille aprilia (1999) moins puissante et plus lourde que les motos « actuelles »à des places honorables.
Voilà le rideau se baisse sur cette saison un peu folle, mon objectif de me qualifer en course a été largement atteint, mon rêve de marquer des points s’est réalisé 3 fois, vivre ces courses intensément avec ma femme à été une expérience formidable, vous les retranscrire est un pur bonheur car je les revis de l’intérieur…
@+ chriss
