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Auteur Sujet: De Collioure au Bar des Nazes  (Lu 5585 fois)

Hors ligne X@V

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De Collioure au Bar des Nazes
« le: 27 mai 2010, 18H 30mn 02s »
Tout a commencé autour d’un verre, comme souvent.
Agacés par les comptes rendus des copains revenus du désert des Bardenas, on s’est dit qu’on n’était pas moins couillon qu’eux et que nous aussi, on voulait notre part de sensations et de rêve arizono-espagnol.
J’avais la meule pour, Rikos était prêt à changer la sienne.
La messe était dite : on irait jouer dans les Bardenas en Mai 2010 !

La préparation

Elle a été assez sommaire. Comme on partait à deux, on ne souhaitait pas d’organisation lourde à gérer : pas de réservation pour ne pas se trouver coincé en cas de problème mécanique ou météo, pas de points de chute pré-définis, même pas de date de retour précise. On la joue « à l’arrache » d’un bout à l’autre.
Donc la préparation a consisté pour les motos à une grosse révision, au montage de pneus tout terrain (TKC 80 sur les 2 machines), à l’installation de la bagagerie (caisses alu Touratech de 41 litres pour ma part) et d’un dérouleur de road book électrique aimablement prêté par mon concessionnaire (Moto Passion 76 à Franqueville Saint Pierre).
Coté pilote, rien de particulier. Je fais du sport régulièrement, les journées de 8 heures de moto ne me font pas peur…

Jeudi 13 mai
Derniers préparatifs, je pars demain.
Hier, j’ai monté les TKC sur la moto, il me reste le dérouleur à installer et la bagagerie à monter. C’est un peu tendu mais je suis dans les temps. Arrache powaaaa !

Vendredi 14 mai
C’est le départ pour moi. Je dois rallier Rouen à Collioure, point de départ de notre road book qui nous fera traverser les Pyrénées espagnoles par les pistes.
Deux options sont possibles : tracer direct jusqu’à Collioure (environ 1000 kms) ou faire une halte par le Massif Centrale et profiter pour dire bonjour aux copains auvergnats. Le choix est vite fait et l’invitation de Cricri et François pour la nuit me conforte dans ma décision.
C’est donc en début d’après midi que je prends la route, direction Clermont Ferrant. Le ciel est à peu près dégagé mais il souffle un fort vent du nord qui refroidit l’atmosphère depuis plusieurs jours.
Optimiste, je pars avec un T-shirt, un gilet polaire et ma veste d’enduro en haut et un jeans sous mon pantalon d’enduro en bas. Après environ 100 kms, j’enfilerai un coupe vent pour me protéger du froid : ça caille !
Les premiers kilomètres avec les TKC sont un peu déroutant : lors de la mise sur l’angle, on a l’impression que les pneus sont vivants et qu’ils se déforment ! Je contrôlerai plusieurs fois que je ne suis pas crevé, avant de m’habituer à ce comportement parfois déroutant mais jamais dangereux.

Petite pause au pied d’un moulin dans l’Eure et Loir avant d’enquiller l’autoroute un peu avant Orléans, direction Clermont.



J’arrive chez Cricri et François vers 19h00. Le temps de se changer et de claquer quelques coupes de Champ’ (il faut bien fêter le départ de l’aventure…) et on retrouve Stéphane et sa famille au grand complet et SamC au restaurant pour faire honneur à la production bovine locale. Merci à vous tous pour cette sympathique soirée ;o)

Samedi 15 mai
J’avais prévu de partir de bonne heure, et je me suis réveillé à 8h30…
Le temps de prendre le petit déj et de discuter un peu, il est plus de 10h00 lorsque nous quittons Sant Amant, François en quête d’un train de pneus pour sa 996, moi vers le sud par l’A75, en direction de Collioure.
Le temps est gris et froid. Cette fois, j’ai pris les devants : Odlo + polaire + veste d’enduro + coupe vent ! Par contre, je n’ai que mes gants d’enduro et j’avoue avoir eu peur de perdre mes doigts au passage du col de la Fageole où la température ne devait pas excéder quelques degrés !
Les heures passent, les kilomètres défilent. C’est ça la magie de l’autoroute…
Passé Marvejols, l’A75 descend enfin des plateaux et la température remonte.
J’ai faim, envie de pipi et je dois faire le plein.
Quand je vois la sortie indiquant le lac du Salagou, je mets le clignotant à droite et je sors enfin pour une petite pause bien méritée.
Le vent souffle très fort de l’ouest. Il n’y a qu’un véliplanchiste qui ose affronter les éléments sur le lac, mais alors, c’est un costaud et sa planche file sur l’eau, sautant de vague en vague. Impressionnant !




 

 
Après avoir recharger les batteries, je repars donc vers Banyuls où je dois retrouver Rikos en fin d’après midi.
Du coté de Narbonne, je croise un LC8 au niveau d’un rond-point. Je me dis que c’est peut-être un des Adventuriers du forum participant aux Adv Days, mais à la réflexion, cela fait un peu loin de Barcares et il était seul…
J’arrive à Banyuls vers 16h30. Après un tour rapide à la recherche de la 690 de Rikos, je m’installe, bredouille, à la terrasse d’un café et j’attends en sirotant un Coca Light. Pas longtemps puisqu’il arrivera une vingtaine de minutes plus tard.
Retrouvailles. On va prendre notre piaule d’hotel, puis c’est « beer time » et diner dans une pizzeria peu recommandable. On est raisonnable et on se couche tôt. Demain, c’est le top départ !



Dimanche 16 mai
Réveil à potron minet. On récupère les brêles dans le garage de l’hotel.
J’enroule le premier rouleau du road book sur le dérouleur pendant que Rikos essaie de sangler tous ses sacs sur sa brêle. C’est pratique, des valises !
Sitôt prêts, on taille la route vers le nord en s’arrêtant prendre le petit déj sur le port de Port Vendres, à La Tramontane. C’est une adresse à retenir : on a le droit à une salade de fruits frais, viennoiseries, pain frais, confiture maison pour 6 ou 7 Euros. La journée s’annonce bien !



Remontés comme des pendules, nous voila partis vers Collioure, départ « officiel »  du road book. Premières vignettes, premier demi tour… j’ai loupé une bifurcation…
On monte rapidement dans l’arrière pays par une toute petite route en épingle. En toile de fond, nous avons les Pyrénées et ses sommets enneigés d’un coté et la Méditerranée de l’autre. Il y a pire comme punition.
Les premières épingles gravillonnées sont un peu hésitante avec les motos chargées. Je ne suis pas très à l’aise, avec le plein et les bagages, l’Adv doit faire à peu près 250 kgs. Je suis un peu inquiet pour les pistes à venir…
Rapidement, la petite route cède sa place aux premières pistes. J’adopte la position « enduro » : debout, le réservoir bien calé entre les jambes et ça passe plutôt bien.
On continue à monter vers la frontière. Il faut surveiller la piste d’un œil, le trip de l’autre, le road book d’un troisième et enfin, le rétro pour voir si Rikos est toujours derrière. Pas simple… et ça ne fait que commencer !
Enfin, le spectacle est tellement magique qu’on en prend plein les yeux et on passe sur tout ça.



Première pause à Espolla. J’enlève la polaire, il fait bien 25°c.



Un peu plus tard, on s’arrête pique-niquer au bord d’une des nombreuses retenues d’eau qui rafraichiront notre semaine.



Les pistes ne sont pas très roulantes. De la pluie et la neige qui sont tombées la semaine précédente, il ne reste que quelques flaques de boue, et heureusement, parce qu’une brêle de 250 kgs dans le gras… Par contre, le sol est rocailleux et souvent jonché de petites pierres roulantes de quelques centimètres de diamètres qui donnent l’impression de toujours rouler sur des œufs. Pas réjouissant, mais on s’habitue.

En début d’après midi, Rikos sent que son embrayage part en vrille. La commande est toute molle et il est de plus en plus difficile de passer les vitesses et de trouver le point mort. Le diagnostic est vite établi : il manque du liquide dans le circuit de commande. La cause peut être plus inquiétante : soit le joint du récepteur a lâché et la suite du voyage est bien compromise, soit le liquide s’est échappé par le joint du couvercle du maitre cylindre qui semble bien gras.
On cherche sur le GPS la station la plus proche et on quitte le road book en direction de la station Repsol la plus proche. Heureusement, on y trouve une bouteille de LHM et on refait le plein du maitre cylindre qui était vide. On purge en pompant tant bien que mal et miracle, la commande redevient ferme.
Il semble bien que lors de la dernière révision, le couvercle du maitre cylindre n’a pas été suffisamment serré ou que le joint ait été mal positionné, ce qui a entrainé la fuite du liquide dès les premières secousses du tout terrain. Plus de peur que de mal !

Nous reprenons notre route et passons par des endroits magiques et chargés d’histoire, comme cet Hermitage à des kilomètres de toute habitation.





En fin d’après midi, nous commençons à accuser le coup, entre la chaleur (pour moi) et l’offroad (pour Rikos). On se met en quête d’un hébergement et on échoue dans un « camping rural » tenu par un hollandais. Il nous explique que nous sommes les seuls clients et que c’est la fête au village, donc il ne pourra pas nous faire à manger.
Bon, il a aussi oublié de nous dire qu’il avait oublié d’allumer le brasero pour chauffer l’eau, du coup, c’est douche à l’eau froide, ce soir…
On trouve un resto ouvert dans le village à quelques kilomètres. C’est la finale du championnat espagnol et tout le restaurant a les yeux rivés sur l’écran plasma géant qui diffuse le match, volume à fond ! L’ambiance est surréaliste. Bref, on a faim et ça tombe bien, les calamars à la romaine sont excellents, l’entrecôte est dantesque et le pichet de vino tinto local agréable.
Au milieu du repas, c’est la fin du match. Barcelone est champion et c’est la fête dans le restaurant. Le patron fait la tournée des tables et nous offre une coupe de vin pétillant. C’est comme le Pomasson, il faut le boire « bien glace » ;o).
Je ne finirai pas mon verre, une fois n’est pas coutume.
Buenas noches, compañeros !

Lundi 17 mai
Réveil matinal sous la tente, enfin, je me comprends ;o)
Il fait froid, le double toit est trempé par la condensation, je me prends le chou à remettre le duvet dans sa housse et à dégonfler un par un les 6 boudins et l'oreiller du matelas gonflable... La journée commence mal !
Heureusement, Rikos, toujours d'humeur égale, nous a préparer un petit café italien avec son réchaud ;o)
On traîne un peu pour plier le campement, je mets la tente au soleil pour la faire sécher avant de la remettre au fond de son sac poubelle, pour un moment, j'espère !
On lève le camp vers 9h30 et on s'arrête à Oix pour acheter de quoi pique-niquer ce midi.
Le road book annonce une montée technique avec des marches après Oix et il y a même une déviation pour les SUV (ie : les BMW 1200 GS  ;o) ). On a dû passer dedans sans s'en rendre compte ! Pas la déviation, les marches...
Les pistes sont pas mal ravinées avec les pluies de la semaine précédente et j'imagine que ça a changé quelques paramètres.







On continue notre ascension vers Camprodon où la piste passe à plus de 2000 mètres d'altitude.



Christian (Cric61) qui nous précède de 48 heures nous avais envoyé un SMS pour nous dire qu'il avait été bloqué par la neige et qu'il avait dû rebrousser chemin.
On se dit, en fins météorologues que nous sommes, qu'en 48 heures, vu le soleil et l'age du capitaine, on a une chance de passer quand même, alors on tente le coup !
On monte, on monte, il y a de plus en plus de neige au bord de la piste et d'un coup :  une coulée de neige bloque la piste. On avait croisé un 4x4 espagnol qui redescendait quelques kilomètres plus tôt. Je me doutais un peu du coup mais bon, c'était beau quand même ;o)





Nous n'avons plus qu'à redescendre par où nous sommes montés.



On s'arrête déjeuner sur une aire aménagée dans la descente avec une vue magnifique sur la montagne puis on rejoint la suite du road book par la route.
L'après midi se poursuit dans un décor de terre ocre et de verdure, comme aux abords du Salagou. C'est magnifique et on en prend encore plein les yeux !





Un dernier col et on "descend" vers Gosol.



Nous trouverons une auberge accueillante : Cal Francisco à 38.50 Euros la demi-pension.
Traditionnelle San Miguel, puis repas au son de la télé grand écran beuglant la bande son en espagnol d'un feuilleton à l'eau de rose.
Viva España !  ;o)

Mardi 18 mai
Cela fait déjà deux jours que j'ai un peu perdu toute notion spatio-temporelle. Je ne sais plus trop où je suis et je suis obligé de regarder ma montre pour savoir quel jour on est. Qu'est ce que c'est bon ! Envolés les tracas de la vie quotidienne. Les journées se résument à : moto, manger, dormir. Du bonheur en barre, somme toute ;o)
Comme je suis réveillé de bonne heure, je vais faire un tour à pied dans Gosol et je monte dans les ruines de l'ancien village médiéval. En haut de la tour, la vue est imprenable !





Un copieux petit déj englouti, nous reprenons notre périple vers l'ouest.






Au fil de notre progression, la végétation se fait plus rare et c'est la rocaille qui domine. Et la rocaille, en plein cagnard, il y fait chaud ! Surtout pour un normand ;o)



Au loin se profile le lac de Tremp. La, je connais puisqu'on y était passé l'été dernier avec Rikos et Didjilou, mais par la route.



C'est d'abord une jolie piste puis une route sinueuse à travers les champs d'oliviers et d'amandiers qui nous mènent jusqu'à Tremp.





Il fait chaud, trop chaud. Je fonds dans mon pantalon d'enduro "waterproof" !
On se pose à une terrasse et on regarde où on pourra faire étape ce soir.



D'un commun accord, on se décide d'aller jusqu'à Aren, à une trentaine de kilomètres.
La piste est assez roulante et toujours dans un décor aussi somptueux !



Nous arrivons à Aren vers 18h00 et après avoir en vain essayer de négocier une chambre dans une Casa Rural qui n'en avait que le nom, nous nous rabattons sur une pension que nous imaginons au dessus d'un bar, en face de l'église. En fait, le propriétaire nous emmène une rue plus loin dans un hotel entièrement restauré à 46 Euros la nuit, pour 2 lits. Bonne pioche !
La douche est bienvenue après la suée de l'après midi.
La mauvaise nouvelle, c'est que le joint spi droit de ma fourche a rendu l'âme à force de gués et de mares de boue. Ca pisse l'huile le long du fourreau, sur l'étrier et le disque... Bon, il en reste quand même un qui freine ;o)
A chaque jour suffit sa peine, on verra ça demain...
La soirée se déroule selon le rite désormais établi : San Miguel, puis repas arrosé de vino tinto au son de l'écran géant qui diffuse ce soir encore un match de foot !
Moi qui n'ai plus de télé depuis plusieurs années, j'aurais fait une cure en Espagne  ;o)

Mercredi 19 mai
7h30 debout.
Je descends à pied jusqu'à la nationale où j'ai vu une station service. Je cherche un jeu de cales pour nettoyer mon joint spi mais nada, pas de ça ici. Tant pis, on va continuer comme ça. Pas le choix, de toute façon...
On se prend un petit déj en terrasse, au soleil avant d'attaquer l'étape du jour.
Et c'est parti. On a fait les pleins hier soir, on est chaud pour faire une grande journée et essayer de rattraper Cric61 !  ;o)



Au détour d'un virage, je vois deux jeunes sangliers qui s'ébrouent dans une mare de boue, sur le chemin. Pas le temps de les attraper, on mangera autre chose ce soir, tant pis.
Juste après, on attaque une grimpette assez raide et bien défoncée. De la caillasse, un ravinement de 20 à 30 cm de profondeur qu'il faut traverser régulièrement pour passer d'un coté à l'autre du chemin et éviter les gros blocs qui pourraient arracher les valises.
Si je m'arrête, je ne repars pas, alors j'y vais tranquille, sur un filet de gaz en première.
La 950 est bluffante de facilité. Le poids est la, mais les suspensions absorbent tout et la souplesse du moteur me permet d'arriver en haut sans jouer de l'embrayage.
Je béquille et j'attends.
J'entends le son du mono dans la montée, puis plus rien.
Je redescends donc à pied voir si Rikos a besoin d'un coup de main.
Il a calé au passage de la ravine et la moto s'est couchée sur le coté, sans dégât. Je lui propose de monter sa moto mais il veut y arriver tout seul, comme un grand ;o)
Il redescend un peu pour pouvoir prendre de la vitesse, et repart pour le deuxième essai. Cette fois, c'est la bonne, ça passe jusqu'en haut.
Moi je n'ai plus qu'à remonter à pied, avec la veste et le casque sous le cagnard... Ca m'apprendra à jouer les bons samaritains ;o)

Nous repartons, la piste est large mais cassante, avec beaucoup de pierres roulantes.
Après avoir débouché sur un plateau, on redescend par des marches quand apparait une belle mare qui prend toute la largeur du chemin.
Déjà échaudé par ce genre d'obstacle dans lequel j'ai laissé un moteur, je descends et cherche une branche pour sonder la profondeur.



Environ 35/40 cm de chaque coté. Ca doit passer mais ça ne m'emballe pas plus que ça. Le fond semble assez meuble et mon pneu arrière n'est plus tout neuf.
Tant pis pour la médaille de la bravoure, je sors le plan B : je démonte les valises et contourne la mare par le bois.



C'est à ce moment que Rikos s'aperçoit qu'il lui manque un sac sur la moto !
Je commence à être short pétrole et ça ne me dit rien de faire marche arrière. C'est un coup à tomber en panne au milieu de la pampa. Comme le chemin doit déboucher sur une route quelques kilomètres plus loin, on convient que je l'attendrai la pendant 1 heure. Si je ne le vois pas revenir, on se retrouvera au camping d'Alquezar en fin de journée.
On se sépare et j'écoute le mono remonter le chemin. Au bout de 20 secondes, plus rien...
"Xav ! C'est bon, je l'ai retrouvé !"
Le sac était tombé 100 mètres avant notre pause. Si c'est pas du bol, ça !  ;o)

Il est environ midi quand nous passons devant un pont romain. Un camion bouche l'entrée du chemin que nous devons prendre.



Un paysan essaie de faire monter ses vaches dans le camion mais elles ne sont pas d'accord.
On décide de se poser près du pont, et on se fait un déjeuner à l'italienne : ravioli chauffés dans leur boite et figues sèchées. Bon, il manquait le parmesan et le Chianti, on fera mieux la prochaine fois ;o)





Je descends faire la vaisselle dans la rivière, le coin est plutôt sympa.



Pendant cette pause gastronomique, des copains du fermier sont arrivés et les vaches sont enfin dans le camion. La voie est libre, alors on en profite, tu penses.
C'est encore un festival pour les yeux.











En milieu d'après midi, nous sommes à l'Hermitage de San Benito. On monte voir à pied, la vue est superbe. Bon, Benito, il n'avait clairement pas envie d'être emmerdé par les visiteurs. Il avait construit sa casa à des kilomètres de toute civilisation. En même temps, c'est ce qui fait le charme de l'endroit ;o)







On en profite pour faire un point. Il nous reste une grosse trentaine de kilomètres pour atteindre Alquezar, ma réserve commence à clignoter et on a presque plus d'eau. Sinon, tout va bien. Ah, non, mon joint spi gauche, par solidarité avec son confrère de droite, a déclarer forfait aussi ;o)
Il va falloir la jouer fine.
Pour économiser l'essence qui me reste, on convient que je ne m'arrêterai plus à chaquie bifurcation pour attendre Rikos qui roule plusieurs centaines de mètres derrière, pour éviter ma poussière. Je donnerai par contre un coup de gaz pour laisser un marque si on quitte le chemin principal.
On repart donc comme ça. Au bout d'une demi heure, je m'arrête tout de même dans une épingle à l'ombre et je coupe le moteur. La route n'est pas loin.
En attendant Rikos, j'ingurgite deux compotes qu'il me reste. Je n'ai plus d'eau et il fait soif, c'est mieux que rien.
J'attends...  5mn... 10mn...   1/4 d'heure... toujours pas de Rikos.
Je me dis qu'il a dû louper un embranchement et qu'on se retrouvera au camping. Alors je repars et je fais sur un filet de gaz la dizaine de kilomètres qui me sépare d'Alquezar.
Arrivé sur place, la station service est en face du camping, ainsi qu'un bar. Je fais le plein de la moto et du bonhomme, et j'attends. Toujours personne.
Cela fait maintenant une bonne heure que je suis la,. Je décide de prendre un mobile home, de déposer les valises et de remonter la piste à la recherche de Rikos.
Je rebrousse donc chemin, repasse à l'endroit où de m'étais arrêté pour l'attendre et 5400 mètres plus loin, j'aperçois mon Rikos au bord de la piste, la cafetière à la main  ;o)
Sur un instant d'inattention, il est sorti de la piste et la moto est tombée sur la droite, le long du talus. Le guidon est à hauteur de la piste mais il ne parvient pas à la sortir tout seul. Du coup, il a sanglé l'avant à un arbuste de 15mm de diamètre ;o)  et s'apprêtait à faire du café en attendant que quelqu'un passe !  ;o)
Heureusement, plus de peur que de mal, cette fois encore mais il s'en est fallut de peu, à quelques mètres près, c'était un saut d'une dizaine de mètres dans le canyon en contre bas :-/

A deux, avec des sangles, on sort la moto et on la remet sur ses roues. Elle gardera quelques cicatrices du coté gauche, ça lui fera des souvenirs à raconter à ses copines ;o)

Soirée traditionnelle au resto en face du camping : San Miguel priez pour nous, puis repas au son du plasma qui diffuse "Santa Barbara" local.
Comme le vino tinto est bon, on s'en fait un second pichet. Et comme il faut arroser le sauvetage, on s'autorise deux "chupito". C'est la que c'est parti en vrille ;o)
Il y a une bouteille Brandy qui me fait de l'oeil, au fond du bar. C'est une sorte de cognac local, d'après ce que j'ai compris. Rikos m'explique qu'un Chupito, c'est un petit verre qui est stocké dans le congélateur, et qui est donc glacé pour versé l'alcool dedans.
Sauf que la, le gars nous sort des verres à cognac qu'il nous rempli au 2/3.
Comme on est poli, on termine nos verres, et comme on ne sait pas marcher sur une patte, on en prend un second pour faire bonne mesure ;o)
Ca va, on a juste la route à traverser pour rentrer au bungalow. L'air est chaud, ce soir...
Il ne faut pas essayer de jouer avec un marin belge ;o)

« Modifié: 28 mai 2010, 10H 24mn 15s par X@V »

Hors ligne Al flimstar

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #1 le: 27 mai 2010, 18H 51mn 23s »
 :thumbsup: :thumbsup:

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #2 le: 27 mai 2010, 19H 18mn 53s »
merci de nous faire partager ton "adventure "  :thumbsup: :thumbsup: on attend le suite avec impatience  :dribble: :dribble:

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #3 le: 27 mai 2010, 19H 19mn 26s »
la classe   8)

par contre tu feras gaffe y a un mec bizarre avec un bonnet rouge qui rode pres de ta moto  :D
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Biloo

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #4 le: 27 mai 2010, 19H 49mn 13s »
C'est El Commandanté Cousto !  :lol:

La suite !!  :P :thumbsup:

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #5 le: 27 mai 2010, 19H 52mn 22s »
Vache! C'est impressionnant...
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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #6 le: 27 mai 2010, 19H 52mn 33s »
nan, c'est le grand schtroumpf   ??   :D

Hors ligne rikos009

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #7 le: 27 mai 2010, 20H 11mn 26s »
tin c' est que il  faisait pas chaud , a peine un ptit 25 Celsius ...  a ce moment la  le normand dans sa combi gore tex noire doublée a commencé a transpirer sévère.. et le désert est encore loin...  :D
la pratique est la racine de la laideur

atokadonf

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #8 le: 27 mai 2010, 21H 04mn 29s »
Merci beaucoup !  :thumbsup:

Hors ligne vfr31

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #9 le: 27 mai 2010, 21H 21mn 52s »
Ca fait rever !

Vivement la suite  :dribble:

Tu aurais le road book en partant de Collioure stp (pour faire en 250 enduro) ?


ML
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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #10 le: 27 mai 2010, 21H 33mn 55s »
J'ajoute les journées au fil de l'eau sur le post initial, pour garder un ensemble cohérent  :wink:

Merci pour vos commentaires  :D

Hors ligne mostro

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #11 le: 27 mai 2010, 21H 45mn 30s »
Tout a commencé autour d’un verre, comme souvent.

Que 1 ?  :siffler: :siffler:

Merci pour ce CR  :bowdown:
http://mostrocham.blog.free.fr/index.php

Les modos c'est rien que des branleurs !

Hors ligne sawachiez

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #12 le: 27 mai 2010, 22H 10mn 43s »
merci..
C'est beaux et sympa
"La théorie, c'est quand on sait tout mais que rien ne marche. La pratique, c'est quand tout marche, mais qu'on sait pas pourquoi. Moi, j'ai réussi à réunir la théorie et la pratique: rien ne marche, et je sais pas pourquoi !" Albert Einstein

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #13 le: 27 mai 2010, 22H 14mn 56s »
Vraiment super  :thumbsup:

La région autour du salagou est vraiment bien je trouve.

Merci  :bowdown:

SamC

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #14 le: 27 mai 2010, 22H 28mn 05s »
Content de t'avoir revu m'ssieur xav  :bowdown:

Ca à l'air bien sympa à faire comme balade  :dribble:

Biloo

  • Invité
Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #15 le: 27 mai 2010, 23H 12mn 37s »
Euh... Donc, en gros, tu me déconseilles de tenter l'aventure en TLs ?  :?

 :bowdown: :thumbsup:

steph

  • Invité
Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #16 le: 28 mai 2010, 08H 57mn 15s »
Top ce trip X@V :thumbsup:
ça laisse rêveur de pouvoir tracer sur des pistes comme celles-là en toute légalité... :dribble:
Vite la suite...

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #17 le: 28 mai 2010, 09H 32mn 41s »
Vraiment top ton CR,  :thumbsup: les photos sont magnifiques aussi! :dribble: Tu devrais pouvoir en vendre quelques unes à la Direction de Katoche!
Comme quoi il y a encore moyen de se faire vraiment plaisir  :bowdown:

Hors ligne nicoxj900

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #18 le: 28 mai 2010, 10H 11mn 52s »
 :thumbsup: :thumbsup:

Super CR, merci pour ce rêve, Xav !
Symphonie de Carbon Can Co en Dell'Orto 40
 NEW: recherche roue avant pour 750SS, prix motard fauché ... A vot' bon coeur ... trouvé une blanche en 17mm sur ebay US ! Donc ...
Recherche axe de roue avant en 17mm pour SSmontée en 20mm comme à l'origine ...

Hors ligne toutounet22

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #19 le: 28 mai 2010, 10H 21mn 16s »
Continue à nous faire rêver. J'attends la suite avec impatience. Super, tes photos   :thumbsup:

 :cheers:
Il n'existe pas de problème qui ne puisse devenir insoluble pour peu qu'on y consacre un nombre suffisant de réunions

Hors ligne X@V

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #20 le: 28 mai 2010, 10H 27mn 38s »
Je viens d'ajouter le mercredi. Grande journée, le mercredi...  :D

Toutes les pistes empruntées coté espagnol sont ouvertes à la circulation  :wink:

Ed Bracame

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #21 le: 28 mai 2010, 10H 29mn 08s »
Ca a l'air terriblement drôle ce truc... les ducat's sont acceptées ? :D

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #22 le: 28 mai 2010, 10H 36mn 33s »
Tiens, pour patienter en attendant la suite, j'ai mis un diaporama en ligne  :wink:

http://vimeo.com/12101677

Ed, tu penses à une Multi 1200 ? En mode "enduro", alors  :lol:

Ed Bracame

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #23 le: 28 mai 2010, 10H 46mn 11s »
Oui :) et aux hypermotards pour les malchanceux :lol:

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #24 le: 28 mai 2010, 11H 16mn 17s »
ca donne vraiment envie votre truc  :P

Merci de partager tout ca  :cheers:
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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #25 le: 28 mai 2010, 11H 26mn 33s »
Comme d'hab X@v super CR, superbes photos... et de supers passionnés  :thumbsup:

Hors ligne toutounet22

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Re : Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #26 le: 28 mai 2010, 11H 41mn 28s »
Ca a l'air terriblement drôle ce truc... les ducat's sont acceptées ? :D

Non, il faut obligatoirement avoir une moto orange   :sm19:
Il n'existe pas de problème qui ne puisse devenir insoluble pour peu qu'on y consacre un nombre suffisant de réunions

Matthieu - Ducatmat

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #27 le: 28 mai 2010, 14H 54mn 31s »
merci merci merci  :dribble:  :thumbsup: :thumbsup:

quel régal de lire un tel périple  :P

belle prose, jolis clichés...  :thumbsup:

ça manque juste un peu de pannes pour un forum ducatistes  :D

seulement 2 joints spys HS et une fuite de liquide d'embrayage, c''est d'un banal  :lol:

encore merci de nous faire partager vos péripéties  :thumbsup:

Hors ligne pilouface

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #28 le: 28 mai 2010, 15H 02mn 34s »
spoiler pour ducatt-matt : dans l'episode 2 il change un vilo a chaud par 3metre de fond dans un torrent de font de glacier  :wink:
Flavien

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Matthieu - Ducatmat

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Re : De Collioure au Bar des Nazes
« Réponse #29 le: 28 mai 2010, 15H 08mn 51s »
ah ça c'est adapté à un forum Ducati  :lol: