Hello !
Cet après midi, une envie irrésistible me prend

je souris béatement, mes mains deviennent moites, je tremble légèrement, la braguette de mon futal pête sous une pression titanesque.................
.................................bref, vous l'avez deviné,
j'ai envie de sortir la 250 Scrambler

Je prends les clés, mon blouson et mon casque Jet, mes lunettes de soleil et j'ouvre le garage :
elle est là, entourée de ses copines plus jeunes (elle a tout de même plus de 40 ans

), et son petit phare marqué "Aprilia" a l'air de me faire un clin d'oeil et de dire "on y va ?"

en plus elle a de nouveaux pneus Avon qui lui donnent un petit air mutin, j'adooooooooore

petit contrôle des "élementaires" (huile, etc...), je resserre rapidement quelques trucs (dont le cable du frein moteur

) et je la sors devant la maison.
Starter levé sur le Dell Orto, robinets droits et gauche sur "réserve" (ben oui, j'ai oublié de remettre du fioul la dernière fois

), je déplie le kick à droite et
HAN !
et rien

allez, rebelote : et
HAN !
et rien !!

Ah, je ne vais quand même pas me faire mater par un mono 250 et son petit piston HC

Je remonte mes manches, me gratte les bijoux de famille (ça porte bonheur

) et d'un coup de jarret bien viril abat ce kick récalcitrant
BRAOOOOOOOOOUUUUUUUUM !!!!!!!!!!!Ca y est, j'ai perdu le reste de mes tympans

Je suis dans l'ambiance de la fin des 60's : ca y est, il ne me manque plus qu'un petit Pink Floyd ou Jefferson Airplane pour y être totalement immergé

très vite je monte sur ma bête de course, j'enclenche la première (sélecteur à droite et inversé bien entendu

) et dans un tonnerre mécanique digne de la marche des Walkyries dans Apocalypse Now, je pars à la recherche du temps perdu !!

poum poum poum, ça vibre de partout, les vitesses passent très bien, les ralentisseurs à cables fonctionnent (les tambours en d'autres termes : on ne peut guère les appeller "freins" vu leur efficacité

)
après 2km, petit arrêt à la pompe pour donner à boire à Mamie.
Même opérations que tout à l'heure, et
HAN !!
et rien !!

rebelote, puis rebelote, puis rebelote, puis rebelote...

Là je commence à sérieusement transpirer sous le casque et le blouson, et j'y vais de mes petits mots affecteux : tu va démarrer, putain de salope de bordel de merde ?!

et après moults tentatives (à ce stade on ne compte plus

), Mamie qui faisait de la Résistance se remet à pêter

allez, c'est reparti pour une ballade bucolique sur les petites routes à virages de Normandie

poum poum poum de l'échappement, tic tic tic des ressorts de soupapes en épingle (on les entend très bien

), vibrations à déchausser les dents de "Requin" dans James Bond, bref....... le pied

le mono prend ses tours vivement, et avec la manière : quel régal ce petit moteur !!!

on le sent vivre, palpiter... on pourrait presque compter les coups de pistons

5km/h de gagné, c'est 50 pulsations cardiaques de bonheur en plus

les virages s'enchaînent, le petit compteur CEV dont l'aiguille bat la chamade au rythme des coups de piston indique 90km/h et cette vitesse faramineuse ne sera jamais dépassée aujourd'hui

petits coups de gaz au rétrogradage, aide du frein moteur pour suppléer les tambours (simple came AV/AR

)...... je vais faire un trou dans le réservoir tellement je suis heureux

les gars en tracteur me saluent, les gens dans les champs se retournent, mais je croise un gars en Bandit qui ne répond pas à mon signe de la main

trop petit pour lui la 250, il doit snober les petites cylindrées

un bonheur n'arrivant jamais seul, je sens soudain le repose-pied droit s'incliner

je m'arrête un peu plus loin, et je constate qu'avec les "good vibrations" il s'est desséré et a touché le pot

bref, faudra gratter ce soir

je roule donc le pied droit frôlant le sol, et soudain je sens le couvercle du filtre à air qui se trimballe le long de ma cuisse droite

avec les vibrations, le papillon s'est fait la malle et je dois enlever le couvercle pour ne pas le perdre

Un des avantages de la Scrambler, c'est qu'il y a 2 petites sacoches latérales en cuir pour y mettre des outils

ni une ni deux, le couvercle s'y retrouve bien au chaud

poum poum poum, je me régale !! les petits virages défilent, les reprises du mono sont énergiques, mes oreilles bourdonnent de plaisir.... je suis le roi de la route, et ce à 90 maxi

5km avant chez moi, petit rétrogradage à l'entrée d'un bled et là
BRAOUUUUUUUUUUM !!!!!j'ai perdu le pot ou quoi ?!

je m'arrête et comprends tout de suite pourquoi je suis passé en 2 secondes à 224dB : la bague crantée qui "relie" le tube d'échappement à la culasse s'est desséré avec les vibrations, et le tube est donc légèrement sorti !!

allez, je ressers ça à la main (merci les gants en cuir qui évitent de se brûler les paluches

) et je termine en mettant un tournevis dans les encoches de la bague et en tapant doucement dessus avec une pierre trouvée au bord de la route

bref, système D powaaaaaaa

et c'est reparti

la maison se profile, dernier ptit coup de gaz, point mort, on coupe le moteur. Robinets mis sur Off, je reste à l'admirer avant de la rentrer religieusement à côté de ses frangines

35 km parcourus à maxi 90km/h, rien de bien "bandant" pour certains, mais pour moi, quelle ballade

Voilà, tout ça pour vous dire qu'on peut prendre un pied fou à moto en roulant à moins de 90km/h, et qu'on a pas toujours besoin de la dernière moto à la mode pour se sentir vibrer de passion

Voilà, j'espère que ce long récit ne vous a pas trop ennuyé

dommage que je n'avais pas pris d'appareil photo

PS : vous voyez que les Ducati c'est fiable : aucune panne réelle

et pour les vibrations, je pense que X@V a perdu ses cheveux en essayant un mono
