Bon, je continue ici parce que ça commence à faire long sur le premier post et il reste encore pas mal de jours, mine de rien...
Jeudi 20 maiRéveil un peu difficile, les Chupitos de la veille, peut être...
Après un Doliprane, les neurones sont à peu près en ordre, on plie les gaules.
Pas trop envie de prendre le petit déj au camping, on se dit qu'on le prendra plus loin, sur la route et on en profitera pour acheter de quoi manger ce midi.
Alors on part, et on roule, on roule, on roule...



On traverse des paysages magnifiques et des villages déserts mais point d'auberge en vue.
Le soleil monte et il est 10h30 lorsqu'à l'entrée d'un hameau, Paules, je vois une pancarte "Auberge El Condor".
Qu'à cela ne tienne, on va le réveiller ;o)))
Nous avons la bonne surprise d'être accueillis par un belge, installé la depuis quelques années. La saison n'est pas vraiment démarrée mais il parvient à nous faire un petit déj tout à fait honorable. L'adresse est à retenir pour une prochaine virée. 35 à 37 Euros la demi pension par personne dans un cadre sympa.

De plaines empierrées en gués, nous poursuivons notre bonhomme de chemin. Cela fait 5 jours que nous roulons "offroad" et si l'émerveillement est toujours la pour les yeux, nous commençons à avoir nos habitudes et le rythme est plus coulé que lors des premiers jours.



Pour autant, il ne faut pas relâcher son attention. La faune est bien présente, sur route et sur piste : sangliers, vaches, moutons, chèvres, lézards, serpents


Au loin se profile le Pena de San Miguel. Non, aucun rapport avec la bière, enfin je ne pense pas ;o)

De la, on domine toute la plaine. C'est juste géant !

On s'arrête grignoter. Barre de céréales et fruits secs et eau, c'est le menu de ce midi. On se rattrapera ce soir...
En fin d'après midi, on arrive à Los Mallos de Riglos. Alors, la, attention les yeux ! Un à pic de plusieurs centaines de mètres, des aiguilles au loin et les vautours au dessus ! Le lieu est magique !
pour y accéder, il faut slalomer entre les vaches mais ça vaut le coup ! ;o)



Il est presque 18h00 lorsqu'on repart et il reste une grosse heure pour arriver à Nocito, l'étape du jour, alors on zappe le chateau de Loarre et on arrive à l'hotel à 19h00 pétante.
Le RB indique des prix doux : 25 Euros la chambre double et 12 Euros le menu. En fait, la demi pension est à près de 50 Euros pour un confort plus que spartiate et une salle de bain hors d'age "sur le palier" ;o)
Bon, on a chaud, faim, soif et on est fatigués (les Chupitos d'hier ? ;o) ) alors on n'ergote pas, et de toute façon, il n'y a rien d'autre dans le coin.
Et puis c'est l'heure de la San Miguel...
19h15, 24°c, l'aiguille du baromètre a fait le tour complet vers l'anti-cyclone. La vie est belle ;o)

Rikos s'écroule pour une petite sieste avant de manger...

pendant que j'expérimente la salle de bain d'époque "Conquistador". Tiens, il n'y a pas d'eau chaude. C'est vraiment la loose, cet hotel :-/

Heureusement, la vue est sympa...

les Chupitos aussi ;o)

Pas comme les tauliers, qu'on a l'impression de déranger...
Une adresse à ne pas retenir, assurément.
Allez, on est chauds comme des baraques à frites en allant de coucher : demain, on arrive dans le désert des Bardenas !
Vendredi 21 maiLa nuit a été « bof ». Sommier défoncé, le mal de dos n’est pas loin, il ne faudrait pas rester deux nuits d’affilées.
Bref, on petit déj, on casque le tarif d’américain, et on va voir ailleurs si la piste est plus roulante ;o)
Et justement, elle l’est.
Petite pause sur la place de Farasdues, face à la magnifique église.

En France, on a toujours un troquet, sur la place de l’église. En Espagne, non. Tant pis, on boit un coup d’eau et on repart.
L’horizon s’élargit, les pistes aussi. On commence à pouvoir envoyer du gros et faire causer les chevaux


Du coup, ça fait un énorme nuage de poussière derrière moi, et au détour d’une bifurcation, je perds Rikos qui roule un bon kilomètre derrière.
En l’attendant, je contemple les vestiges d’un aqueduc romain (ils étaient partout, ceux la ;o) )

Seules une quinzaine de colonnes sont restées intactes, au milieu de nulle part. Etonnant !
La tension monte, on approche du point d’orgue de notre périple.
On fait une pause à Sadaba pour faire les pleins des machines et des hommes. Barre chocolatée à l’ombre d’une station Repsol, on a vu mieux…
Il ne reste plus qu’une grosse douzaine de kilomètres de route avant les Bardenas !
Lorsqu’on quitte la route pour attaquer la piste du désert, je suis partagé entre l’excitation de la découverte de ce lieu magique et la mélancolie de la fin du voyage qui approche, mais le paysage me fait vite revenir à la réalité.
Les premiers kilomètres ont un arrière gout de déjà vu, puis plus on avance, plus on pénètre au cœur même de ce sanctuaire. Falaises, canyons, ravines, tout est la et c’est une explosion d’émotion dans la tête.
Au détour de chaque virage, on s’attend à tomber sur Tuca, Blondin et Sentenza en train de se jauger, Smith & Wesson en main ;o)
Ca y est, on y est !


Et on n’est pas déçus !

Alors on se mitraille… à coup de pixels ;o)


Bon, c’est pas le tout, mais il est déjà 16h30, on est vendredi et c’est le Week End de la Pentecôte, donc, si on veut trouver une chambre, il ne faut pas mollir !
Un dernier bout de piste et on file sur la route d’Arguedas.
A l’entrée du village, j’aperçois 3 papis sur un banc et j’entreprends de leur demander la route de l’auberge Nuestra Senora de Yugo, annoncée comme bon marché et idéalement située à l’entrée des Bardenas.
L’un d’eux me montre un bâtiment derrière nous en parlant de « camino ». Rikos a cru comprendre qu’il fallait prendre un chemin après le bâtiment et monter sur le plateau.
On repart. Le chemin était avant, le bâtiment ;o) mais il nous a bien mené à l’auberge.
Quand on arrive, on tombe sur deux gus en train de défricher, enfin, en train de buller à l’ombre, la débroussailleuse à la main, qui nous disent que c’est fermé pour l’instant et qu’il faut revenir à partir de 18h00.
On a une heure devant nous, on décide de redescendre à Arguedas faire 2 ou 3 courses… et boire une San Miguel ;o)
Il y avait une terrasse sympa sur une place ombragé derrière un porche mais Rikos a privilégié le coté familiale en nous arrêtant dans un bouge local. Sans doute par analogie avec son chargement… ;o)

Sur le pas de la porte, les plus fidèles client nous acclament et ne sont pas avares de compliments envers nos motos et le chouette voyage que l’on vient de faire ;o)))

Et encore, lui c’est le clown de la famille. Un vrai bout en train, celui qu’on invite dans les mariages pour mettre le feu ;o)
Allez, même les meilleures choses ont un fin, on doit y aller, maintenant, l’auberge doit être ouverte.
On remonte donc sur le plateau et cette fois, on est accueilli et il y a de la place. Cool !
J’ai monté l’appareil photo sur la valise gauche, j’aimerais faire le tour de la piste des Bardenas en filmant, histoire d’avoir un souvenir « animé ». Rikos préfère rester se reposer, pas de soucis, j’irai seul.
Au lieu de redescendre à Arguedas et de faire la route à l’envers, je demande à la taulière si la piste qui descend vers le nord m’amènera bien jusqu’au désert ?
Elle me baragouine un truc incompréhensible pour moi en faisant « oui » de la tête. J’en conclut que ça doit être bon.
De toute façon, j’ai repérer à peu près le truc depuis le point de vue. Je dois descendre dans la vallée, puis en prenant plein est, je devrait retomber sur la piste « circulaire » (oui, un peu comme le périph’, pour les parisiens ;o) ) qui fait le tour du camp militaire.
La piste qui descend est large, dégagée et en bon état. Du coup, je descend bon train.
Après quelques kilomètres, je vois une piste qui part sur ma droite, c’est ma direction !
Plus je progresse, plus je m’enfonce au milieu des cultures mais toujours pas de « périph » en vue. Je m’arrête, consulte le GPS qui ne m’apporte pas beaucoup d’aide sur ce coup, et repars vers l’est, à l’estime.
Au bout d’un moment, j’aperçois au loin le « pic » devant lequel on s’est photographié l’après midi. Après avoir emprunté une piste qui m’a conduit droit dans un champ, je trouve enfin une autre piste qui descend au fond d’un canyon, et la, un grand moment de solitude : il y a un gué à passé. Pas un gué avec un lit de pierres, un gué sablonneux avec de l’eau bien boueuse et de la vase au fond !

Je repère un peu les traces, choisis celle qui me semble la moins profonde et m’engage.
Si je reste coincé dans la vase, je suis bon pour passer la nuit ici…
J’avais choisi la bonne trace, ouf !
Je remonte et débouche enfin sur le « périph des Bardenas » que je parcours dans le sens horaire, caméra en marche.
Au retour, sur la route, je manque de rouler sur un « dragon », une sorte de lézard géant d’environ 40 cm de long qui traverse la route juste devant mes roues. Il a eu chaud, celui la !
De retour à l’auberge, je m’installe et me jette sous une douche bien méritée. Ma petite escapade m’a fait faire un détour d’une soixantaine de kilomètres et il fait chaud, pour un normand !
Notre auberge fonctionne en fait sur le principe d’une auberge de jeunesse. Chambre à 2, 4 ou 6 lits, premiers arrivés, premiers servis. Nous avons une chambre de 4 pour nous deux.

En attendant l’heure du repas, je vais faire quelques clichés du coucher de soleil sur le désert.

Le repas se prend en commun dans une grande salle où les voix résonnent mais… pas de télé !
C’est relativement calme, jusqu’à l’arrivée d’un groupe de locaux qui beuglent à qui mieux mieux.
Il est dit qu’en Espagne, le vendredi soir, c’est la fista ;o)
Buenas noches, amigo !
