le c-r paru sur une autre liste de l'essai effectué lundi à Magny Cours par mon collègue Zef de MJ

"Salut à tous,
Ben ouais, un des plus beaux jours que j’ai vécu sur une moto, c’était sur la Ducati de Régis Laconi, au lendemain de la finale du mondial Superbike à Magny-Cours. 10 tours rien que pour moi, sur le petit circuit de stage situé en bas du circuit. La vraie vérité, c’est que le staff Ducati Corse m’a filé la moto de Toseland avec les carénages de Régis, mais bon… Et puis ça reste la moto championne du monde ! Je n’avais aucun stress, aucune appréhension tant le team et Régis se montraient détendus, rassurants. Les deux premiers tours ont servi aux photos, Eric (le photographe) étant embarqué dans une voiture devant moi. Après… ils m’ont lâché ! Seul avec la 999 R F04 championne du monde ! Vous savez quoi ? C’est la facilité de prise en main qui m’a le plus surpris. Une position loin d’être inconfortable, une assiette horizontale, des commandes douces. La poignée de gaz répond instantanément, le frein avant est un modèle de progressivité, le moteur est un régal de disponibilité à bas régimes. Loin d’être violent ou brutal, il bénéficie de montées en régime puissantes mais selon une courbe toujours pleine, bien remplie. Idem concernant le châssis. Les suspensions travaillent idéalement, elles absorbent tous les transferts de masse et les irrégularités sans que le pilote ressente le moindre mouvement. Ce qui ne veut pas dire qu’on est privé des infos transmis par les roues. Tous les mouvements sont comme aseptisés, ralentis, pour en informer le pilote sans perturber le cap de la machine. Génial !
Attention, ça reste du sport, n’allez pas croire qu’il s’agit de la dernière grosse GT. Les 3 000 derniers tours sont très rageurs, la moto se cabre en deux à la moindre rotation des gaz, mais en douceur.
Conclusion ? Elle ferait une excellente moto de route (en baissant un poil la puissance). Cette 999 est plus facile de prise en main que la moto de série. A cela, une seule explication : tout est pensé et conçu pour l’efficacité maxi, pour un pilote. Chaque jour, la moto est démontée puis remontée soigneusement. Pas de jeu à la poignée de gaz, des pistons d’étriers toujours bien graissés, purge du liquide régulièrement… Et cela pour chacune des pièces. Une moto unique aux qualités que les productions en grande série ne peuvent offrir (marges de tolérance de fabrication, compromis pour satisfaire le maximum de pilotes…). Autre explication concernant sa prise en main : les SBK modernes sont très puissantes (190 ch pour 165 kg sans l’essence), il faut donc un empattement assez long et une assiette pas trop basculée sur l’avant pour passer la puissance au sol. Des types de réglages inédits dans le monde de la course où l’on était habitué à voir des motos très « sur l’avant ». Des erreurs que commettent encore de nombreux pilotes en endurance en Promosport sur des R1 ou ZX10-R.
Voilà, voilà, j’espère vous avoir donné quelques infos sur la seule Ducati championne du monde… Je plaisante !!!
A bientôt
Zef"