Pinaise, quel week-end...

Quand je pense que tout a commencé il y a même pas un an, avec le Momo qui nous fait une crise de ST2ïte aiguë : "j'en ai marre, je m'amuse pas, je vais la foutre à poil et on fera du circuit avec !"

Chaud qu'il était, l'ami Moave... A tel point que quand il nous a dit, à Koni et à moi-même, "allez, en 2012 on se fait une endurance du DCF !", on a sagement opiné de la tête histoire de pas le contrarier, mais 2012 ça nous paraissait de la science-fiction, vu notre niveau.

Et voilà que quelques mois plus tard, on se retrouve à la maison à boire des bières, remplir les paperasses et décider qui fera le départ - si jamais, par miracle, on arrive à se qualifier.

Momo n'a pas perdu son temps : découpe de la boucle arrière, élagage du faisceau électrique, bazardage de tout l'inutile, fabrication de pièces rat-singe, adaptation de polys, etc. Le ST2 a perdu quelques dizaines de kilos. Une journée à Mérignac et une autre à Pau (sans moi) pour tester et affiner la bête, une journée (foirée à cause de la pluie) à Nogaro pour découvrir le circuit, on n'a pas roulé, on est mauvais, tant pis, on y va quand même !
Et puis là, à quelques semaines à peine de la date fatidique, c'est le drame : Koni ne trouve plus ses marques (carton en fin de saison dernière), il ne se sent vraiment pas prêt pour une telle épreuve, il décide de jeter l'éponge. T'inquiète pas vieux, on t'en veut pas. Tu feras esclave dans le box à la place. Bon, en attendant faut trouver notre 3è pilote. Branle-bas de combat, coups de fil, pots-de-vin etc, les quelques personnes de confiance auxquelles on pense ont toutes quelque chose à leur agenda ce jour-là.

Allez Momo, c'est pas grave, on se la fera à deux cette course s'il faut !
Et puis c'est notre Manu Ripault national qui nous sauve la mise : il nous amène un Pikachu tout de jaune vêtu (forcément), un p'tit jeune prometteur qui a besoin de rouler et devait à la base accompagner ledit Manu et sa bande pour leur servir d'arpète ou je ne sais quoi d'inqualifiable. Allez zou, c'est vendu, viens donc rouler avec un vrai team de pros au lieu de glander sur le muret !

Bon, c'est un miracle si Baptiste (Pikachu, quoi) ne s'est pas barré en courant quand il a vu notre installation sur le paddock. Faut dire que comparé avec l'hospitality de Ripault, y'avait une sacrée marge de progression, comme on dit dans le jargon. Mais non, il s'est posé sur un fauteuil en toile et n'a pas tordu le nez quand on lui a servi une bière moyennement fraîche sur la planche de bois mal équarrie qui fait office de table. Brave garçon.

Bref, nous étions dès jeudi soir sur le paddock : le Gypsy Team composé de Funkenstein (Gringo 1) et Gilaub (Gringo 0), le team-qui-ne-s'est-pas-encore-donné-de-nom composé de Moave, Pikachu et moi-même, et le team-est-ce-qu'il-a-un-nom-je-sais-jamais composé de Champo, Loulou et Manu54 (qui eux, faisaient les 6h). Avec le Sauval en team manager, Marie en panneauteuse / intendance / encourageuse, et puis plus tard Madame Loulou, Bougri et Koni en renfort, on était parés. Tout ça avec la marmaille et divers membres de la famille / belle-famille de Champo s'agitant tout autour, et j'allais oublier le chien, tiens. Bref le pur campement de manouches.

Notre voisinage est excellent : on y retrouve Benge, Hélène, Screuiff, Papi, FabetPat et quelques autres têtes plus ou moins connues. Ca va pas être triste cette affaire ! La Jouve family est du voyage aussi, c'est la fête !

Après une nuit tranquille, c'est la merdouille pour les inscriptions aux essais libres. Ceux-ci sont organisés par le circuit, et non pas le DCF. Comme j'ai juste une licence "1 épreuve", je n'ai pas le droit de faire les essais. Enfin si, mais en prenant une licence "entraînement" sur place. A 38 euros le bout, sans compter le coût de la séance de roulage, j'hésite, un peu marre de raquer, z'auraient pu prévenir avant (je m'attendais à devoir juste payer une assurance à 10 balles et basta). Et puis je me dis que merde, je ferai pas ça tous les jours, et faut bien que je roule un peu. Comme il n'est pas prévu de bracelets par pilote, de toute façon, faut que je prenne cette licence sinon mes 2 co-équipiers ne pourront pas rouler.

L'orga à la con, quoi...

Enfin on arrive à expédier la paperasse 1mn avant le début de la première séance... Ouf !
Du coup Momo et Pika se relaieront sur cette séance matinale, moi je roulerai l'après-midi.
En fait de roulage, j'ai dû faire 2 x 5 tours, drapeaux rouges et tout le bazar...

On n'a pu me prendre qu'un chrono, en tout début de 1ère séance : 2'10. Ca va être laborieux cette histoire.
Je me couche fort incertaine du lendemain. Heureusement les deux autres zèbres ont mieux roulé que moi.
Samedi : essais qualif'. C'est Momo qui s'y colle en premier, et améliore encore son temps (désolée, je ne me souviens plus des chronos). Pika fait de même. Puis c'est à mon tour. Je fais de mon mieux et décroche quand même un satisfaisant 2'02. Tout le monde est qualifié !

Dans le team de nos voisins c'est moins la fête : Fabetpat s'est blessé, mais il en faut plus pour l'abattre et il se qualifie quand même. Il fera sa part du boulot dans la course, en serrant les dents. Chapeau, copain.

On s'installe dans notre box. Entre les mécanos, pompier, ravitailleurs, etc, on est un peu juste en main d'oeuvre. Deux aimables accompagnatrices du team Ripault, Virginie et Olivia, nous proposent de nous panneauter, merci à vous les filles !

A mesure que l'heure du départ approche, la tension monte... J'ai du mal à rester sereine, même si je sais qu'on est là pour s'amuser et que notre seule ambition est de finir la course. J'ai hâte d'être sur la moto, parce que tout le decorum, là, ça ne contribue pas à me calmer.
C'est Moave qui fait le départ. Moi je pense que je me serais fait dessus - pourtant il va bien falloir que je m'y fasse si je veux faire une manche du Sportwin l'année prochaine...

Répétition générale : les pilotes courent vers les motos et c'est parti pour 2 tours de chauffe. Tout le monde se remet sagement en position.
L'attente est stressante, puis d'un coup y'a un fou qui fonce vers les pilotes avec un drapeau tricolore, il est pas bien ce gars-là !! Les pilotes s'élancent vers lui, ah non en fait vers leur machine, de loin ça fait un peu grosse bousculade, y'a des gens, des motos, ça court partout, ça démarre, y'a un tas de machines dans tous les sens, on se dit c'est quoi ce merdier, et puis hop c'est déjà le premier virage, tout le monde roule en évitant de se rentrer dedans, c'est déjà ça de pris.
Momo est sur ses roues, ouf, pas de collision. Gilaub fait un départ canon et se place 7è !! Et puis là, grosse guigne : le départ est à refaire !

Il paraît que le chrono de la direction de course ne s'est pas enclenché...

Re-stress, re-drapeau tricolore, re-cavalcade, re-bon départ de Gilaub.
Pour Momo, c'est parti pour 30' ! On a décidé de faire des petits relais parce qu'on ne sait pas trop comment on va finir la journée, question forme physique, donc on assure.
Tout marche comme sur des roulettes, Momo tombe déjà ses temps, le premier relais se passe nickel, Baptiste nous fait déjà de super chronos et puis ça va être bientôt à moi.
Pas le temps de réfléchir, on y est, faut y aller !
Je prends un peu le temps de trouver mes marques, essayer de mieux me dépatouiller de ce putain d'Escargot, essayer de lire mon panneautage, pas très facile vu qu'il se trouve à hauteur du panneau 100m qui me sert de repère pour aborder le gauche en bout de stands... mais j'y arrive. Je vois affiché "00" et je me dis que ça doit être un code inventé par Sauval pour m'indiquer de pas penser à mes temps et de me faire plaisir. Ou alors ça veut dire que je suis vraiment nulle.

Je tourne plusieurs fois sous ce panneau "00", puis à un moment j'oublie le panneau, je sais que j'ai encore du temps à rouler, je m'occupe juste de ça. Un coup d'oeil au temps qu'il reste pour savoir quand guetter mon panneautage pour le retour au box, et tout va bien, je roule, je me fais plaisir, je suis contente d'être là, c'est juste trop géniaaaaaal !
Et puis à un moment je décide de regarder mon panneautage, voir si quelque chose a changé, et je lis 57. Tilt. Je viens de capter : 00 c'était mon temps ! Je roulais déjà en 2'00, soit 2 secondes de mieux qu'aux qualifs. Et putain de bordel, je viens de faire 1'57 !! Trop contente la Lizou !!

Les 30' passent super vite, même pas mal, je rentre au box en pleine forme, heureuse comme pas permis.

Côté Gypsy Team, c'est beaucoup moins drôle : Gilaub est tombé est s'est blessé, Funk va courir tout seul. La fête est un peu gâchée... Pauvre Gilles...

On enchaîne les relais et puis arrive mon 2è. Là ça va un peu moins bien, je sais pas pourquoi. Et puis la cata : le panneau 200m a disparu de la ligne droite ! Oui, disparu, comme ça, sans crier gare, alors qu'il me reste 6 ou 7 tours. Grosse, grosse frayeur quand, voyant soudain le panneau 100m, je me dis "c'était pas supposé être 200, d'abord ? Euh, je devrais pas être en train de freiner, là ?"
Je choppe les freins comme une démente, la moto dribble, le cul décolle, j'ai même pas le temps de me faire dessus tellement ça passe vite, mais ouf j'évite le tout-droit et je prends mon virage à droite en me demandant ce qu'il vient de se passer. Au tour suivant j'ai ma réponse : y'a bel et bien plus de panneau 200m. Du coup je finis mes tours de façon merdique, je suis déstabilisée, je freine trop tôt, je fais du
2'04 (
EDIT : après lecture des temps aux tours, ben non, j'ai toujours fait du 2'00 plus ou moins régulier).
Moave et Baptiste s'éclatent et font de super chronos, à notre niveau bien sûr : ça descend même à 1'49 pour Baptiste à son meilleur, sinon entre (edit)
1'52 et 1'58 régulier. (edit)
Momo fatigue et tombe de 1'56 à 2'04.Moi je me fais pourrir par tout le monde mais pour ma 3è et dernière pige, comme je sais à présent que le début des vibreurs de la ligne droite sont à 210m, j'ai de nouveau un repère, je pars sereine et j'enchaîne mes tours avec une régularité d'horloge en 2'00. J'ai l'immense bonheur de passer sous le drapeau à damier : je finis mon tour de piste sous les applaudissements et les drapeaux des commissaires de piste, c'est une sensation vraiment dingue, putain je suis ici, je l'ai fait, bordel !!! Je rigole sous mon casque et je chiale en même temps, bon sang ma première course !

Il y a encore un an, j'aurais jamais pensé en faire une de ma vie...
Retour au box, on s'embrasse, on se congratule, punaise on n'est même pas derniers !! On a fait 30 !!

Pendant que les gars commencent à ranger le box, je me dirige vers l'administratif pour rendre les brassards. Y'a tout un tas de gens, ah bah oui tiens, c'est le podium. Je vais aller voir et applaudir les vainqueurs. Y'a des nanas aussi là-haut, et juste à ce moment-là le speaker signale qu'"il manque Elise". Euh, c'est de moi qu'on cause là ? Ah ben oui, merde, les filles ont droit à une petite place au bas du podium apparemment, juste parce qu'on a des nichons.

Je me manifeste et on m'invite à monter, ben tiens, un peu que je vais monter, c'est pas tous les jours qu'on fait podium.

Et puis là-haut à ma grande surprise j'apprends que sur les 5 filles, c'est moi que j'ai gagné. On me remet le trophée de "1ère féminine" !

Bah v'là autre chose. Et puis les gens qui applaudissent, en bas. Mais euh...

Alors en fait, que justice leur soit rendue, y'avait un team 100% féminin qui courait, et fort ! Mais l'une d'entre elles a chuté (et malheureusement blessée aux côtes). Nul doute que le trophée aurait dû être pour elle ou sa co-équipière. Moi finalement je n'ai eu que le mérite de rester sur mes roues et d'avoir fait mes tours. Mais "c'est la course", me dit-on, et je ne vais pas non plus cracher dans la soupe. Ca me fait un beau souvenir de ce week-end.

Après une petite fiesta, dodo pas trop tard. On assiste Manu54, Champo et Loulou le dimanche.
On m'accorde l'honneur de faire "béquille" au départ, je tiens donc la moto pour Champo, qui fait la 1ère pige. Impressionnant, cette procédure de départ.

Les gars roulent vite et fort, hélas la pluie s'amène. Au box on monte les pluies sur les jantes, mais c'est hélas trop tard : Loulou, en piste, a chuté. On saura par la suite que ce n'est pas la faute de la pluie mais d'un coureur indélicat qui l'a percuté et n'est pas venu s'excuser.
Une heure de bricolage sur la moto, et c'est reparti. Mais les gars sont un peu dépités, normal. Ils finissent toutefois la course avec une très belle remontée, se classant malgré tout 27è. Bravo !
On a également eu le plaisir, au cours du week-end, de croiser quelques têtes de PD (arf!) : Spiderman et sa Spiderwoman, Patoche, Xav32, the2ne (pour la prononciation correcte, cherchez pas, c'est vraiment capilotracté)... Merci à vous d'être passés !

Voilà, c'était un week-end de folie, j'ai juste envie de remercier les copains et copines, Baptiste et tout le "Ripault team", notamment nos panneauteuses, et puis surtout un énorme merci à Momo. C'est grâce à toi qu'on a fait ça, mon p'tit biquet...

Vivement l'année prochaine qu'on remette le couvert !! Et en 2013, je vous pourris tous.
