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Le ou la 996 du Sauval

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sauval:
996, la diva   

Petit préambule : les mal au trou qui auraient l’immense prétention de me conspuer, après lecture de mes propos, sous prétexte qu’ils seraient excessifs (les propos) peuvent aller s’acheter une Honda ou rouler avec Bus003.  :sm19:

Les ceusses émerveillés par la délicatesse de mes dires, le somptueux ciselé de mes phrases et l’évidente preuve de mon talent d’écriture peuvent aussi attendre que Jésus revienne, je ne suis pas libre. Bon, pour certaines, suivant leurs mensurations et des preuves tangibles, je veux bien étudier le dossier.   :dribble:

Les autres peuvent retourner à leur tricot ou tiercé.     
   
Mon, ou ma 996, ma moto, la moto qui a chamboulé ma vie, par amour de la beauté, du design, de la dualité de cette moto, autant douce, que brutale.  :sm26:

J’ai eu la chance de pouvoir l’acheter neuve, en mars 2000. Enfin, acheter, c’est d’un banal et méprisant, pour cette diva. J’en suis plutôt devenu le locataire bienveillant, elle bénéficiant de toutes mes attentions, soins, délicatesses.

Je suis allé la chercher un samedi, après avoir demandé à Serge (le patron de la concession à l’époque), le mardi précédent, de la sortir des regards concupiscents des passants, elle exhibée dans la devanture de la concession, exposée aux regards lubriques pleins de désirs des motards ne sachant pas. Ne pouvant savoir. Certes, l’investissement était  peu commun pour une moto, mais peut-on parler de moto pour un, une, 996 ? Ce serait d’un vulgaire, d’un commun qui l’abaisserait au simple rang de motocyclette.
 
Elle est restée immatriculée en provisoire, WW, six mois, attendant que la seule identité possible lui soit attribuée, reconnue, en accord avec son locataire. Elle, 996, mes initiales, PS, immatriculée en Gironde, donc 33, ce qui fera  996 PS 33.  La réglementation évoluant, alliée à un changement de domicile, ponctuée par une photo de radar en excès de vitesse, m’obligeront à la débaptiser, à l’apostasier, dix-huit années plus tard. Nous nous en sommes remis, la vie a continué, les cicatrices n’empêchant pas la jouissance.
 
Acquise  à l’ancienne concession Zone Rouge, plein centre de Mérignac, elle a été bichonnée jusqu’au moindre écrou, boulon, par l’ex chef mécano, Patrick (pardon de te citer) et avec plus que de la bienveillance, du respect, amour ou admiration de cette mécanique approchant le divin. Elle nous l’a rendu à chaque coup de démarreur, piston, kilomètre, moi presque extatique sur cette moto. Vraiment. 

Cela fait  vingt-quatre années que je vie avec, (là nous sommes en 2024) qu’elle a toujours eu au moins un garage clos, et même chauffé dans une ex-casa.

Je ne m’en sers plus, suite aux ‘réparations’ du bonhomme, qui m’ont privé d’une légère mobilité et garde au sol, côté droit. Alors je ne me sens plus trop en sécurité avec, sauf à la baisser. Mais dans ce cas, Élise la trouve trop basse.  Finalement remise  dans sa configuration d’origine,  Elise prend un immense plaisir à la faire ronronner de temps en temps. Elle vous assurera que les good vibrations de cette diva ajoutent et participent au bonheur de rouler avec. 

Pourquoi écrire, voir déblatérer pour certains, à propos de cette moto? 

Elle approche les 100.000 kilomètres, 95.000 exactement, et a besoin d’une révision générale assez sérieuse, de fond en comble. Et pour la première fois de sa vie, je vais mettre ‘les mains dedans’, si j’ose m’exprimer d’une aussi triviale façon.

Patrick, ce mécano à la connaissance innée, viscérale de la mécanique, a pris sa retraite il y a quelques années. Il a continué à bichonner certaines, comme mon 996, celle-ci ayant une histoire un peu particulière, et je connais Patrick depuis ses débuts, déjà sur Ducati, à l’époque des monos. Il entretenait déjà mon 350 Desmo, silver shotgun. Le mien avait une particularité singulière, il était bleu pailleté. Et j’avais réussi à trouver un casque  AGV AGO, bleu pailleté aussi. La beauté de l’individu se déplaçant dans une telle harmonie d’ensemble était sans faille.

Les copines de l’époque disaient qu’il ne me manquait plus que des plumes au cul…

Patrick  a depuis pris la route, traversant l’Europe, voire plus, à la poursuite des courses motos de tous genres, lui qui a besogné sans fin pendant que nous roulions, loin, de circuits en démos, en concentres, salons, rencontres.
 
Il a fallu que je prenne le relais, ayant bien gardé en mémoire ses gestes, sûrs, sereins, de celui qui sait. Je ne serais jamais à sa hauteur, je n’aurais jamais ses connaissances, son approche. J’essaie juste de mériter ce qu’il a pu me montrer. Je suis un des rares qu’il a toléré pendant son boulot, moi buvant ses gestes, m’imprégnant de sa façon, de son auto contrôle.

Je n’avais fait que des vidanges intermédiaires et filtre à huile, ce genre de bricole ou détails, tous les 5000, Patrick se chargeant tous les 10.000, ou toutes les deux années, de tout faire, contrôler, régler, graisser etc…

Pastillage inutile, les derniers révélant que plus rien ne bouge depuis 70/80.000 kms, le dernier a été fait vers 92.000 kms, et raz.
Démontage complet de l’arrière, mono-bras, amorto, rotules, biellette, remplacement de ce qui est usé, nettoyage complet, graissage avant de tout remonter. J’ai fait refaire l’amortisseur, qui est d’origine. J’ai utilisé des graisses particulières, suivant les endroits, leur exposition aux intempéries, charge. Entre graisse au Lithium, Belleville et Milrei.

Démontage et révision de la fourche, par un de mes voisins spécialisé dans le domaine (mais chut, faut pas le dire, il ne fait que des brêles de cross, enduro ou supermot) changement des disques (ils étaient d’origine) et plaquettes évidement, démontage nettoyage des étriers, changement et graissage des roulements de direction (il était temps) et de roue.

Purge du liquide de freins, de refroidissement, huile, filtre, filtre essence, dépoussiérage de la ‘chaussette’ filtre à air. Et heureusement que j’ai sorti le réservoir, l’écrou en plastoc qui tient le plongeur commençait à se décalotter.  Là encore on voit les traces du boulot de Patrick, les connecteurs d’essence réputés fragiles sont d’origine, et il y a les traces de graisse qu’il mettait sur les joints torique au remontage, évitant de forcer sur ces pièces.

Toute la boulonnerie a été nettoyée, brossée, les vissages passés au tarot pour nettoyer les filets, idem pour les écrous non changés.

Changement des courroies (une première pour moi pour cette moto) avec remplacement des roulements des galets fixes et tendeurs, tout ça.  Et réglage avec la méthode du bruit, 110 mhz. Les deux à 105, j’ai trouvé que c’était bien.
J’ai aussi débranché/rebranché tous les raccords électriques pour pulvériser du produit ad-hoc.

Tous les carénages, repose pied, accastillage resteront dans leur jus. Elle a des traces d’usures, quelques rayures, quelques pets, mais elle a roulé, a servi, et demande-t-on à la femme de sa vie, au mitan de son existence,  ou de notre vie commune, de passer sous le bistouri ? Ce serait d’un méprisant sur les rides qui ont façonnée notre histoire, qui ont marqué notre attachement, qui scellent notre vie commune qui continue, perdure dans le bonheur.

Au fait, je vous ai dit que je suis en 15X40 ? 

Voici en photos, commentées, le détail du boulot fait, étalé sur plusieurs mois. Je n’ai pas bossé en permanence dessus, les aléas de la vie me maintenant hors de l’atelier assez fréquemment.

Mais selon l’adage, plus c’est long, plus c’est bon ! Faut juste que cela ne dure pas trop.

Elle est descendue du banc ce mercredi (la moto), on attend juste que la météo soit plus clémente pour qu’Élise aille la faire ronronner dans l’entre deux mers.




Sur la table d'opération

Le dépiautage commence





Tiens détail curieux: celui qui a monté cette moto a gravé son nom ou autre sur le moyeu du mono bras 8)

Nettoyage


des petits éléphants disséminés partout  :thumbsup:


Ho un Gogo

L'amortisseur refait à neuf


On tourne la moto pour s'attaquer à l'avant





berk  il était temps de réviser l'avant, changer tous les roulements. Surprise, ce n'est pas des Timken.








Les beaux disques neufs et les étriers mis nickels



 Ca c'est curieux, les gorges des galets de guidages ne sont pas plats mais légèrement bombés!

Je ne m'étalerai pas sur la tension des courroies dont j'avais vu les repères décalés  :D ...



Et voilà fini prête à partir



Fallait pas laisser le banc libre, j'en profite pour nettoyer le 790 d’Élise et mettre en place la rallonge du GB arrière. Pis je suis persuadé que cette photo vous fait plaisir  :D




748R:

--- Citation de: sauval le 10 mars  2024, 16H 46mn 22s ---Démontage et révision de la fourche, par un de mes voisins spécialisé dans le domaine
--- Fin de citation ---

Un voisin ... Tu veux dire LE voisin ??!!!

Tu as  bien raison de la bichonner comme ça.
 :thumbsup:

Je regrette  toujours de ne pas t'avoir pris la 900SS, elle devait être dans un état "collection" ...  :cry:

S4RS64:
Beau boulot et que du plaisir à faire ça!  :thumbsup:

froggie:
Et joli plaidoyer :wink:
Il avait vraiment sale mine le dessous de ta fourche :roll:

motopolitain:
Ouais, les Autrichiens font comme ces voleurs de Ritals : ils vendent en accessoires des garde-boue potables, et montent d'origine leur équivalent string.

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