Sujet: Tout fout l’camp : ma 1ère Multistrada, une 950S de 2019

[The Tourist]

Et je te parle pas des PR6 ! 

[John88100]

Les mecs, la pluie c’est dans la tête… moi j’ai terminée une course en slick sous la pluie à Dijon … alors l’aurique soit la gomme routière, y a pas d’excuses 

[The Tourist]

Qu’est-ce qu’une voile carrée vient faire là dedans ?   

[Luther-pam]

Des fois la pluie, ça finit dans le « talus » aussi !   

[Fift]

Les mecs, la pluie c’est dans la tête… moi j’ai terminée une course en slick sous la pluie à Dijon … alors l’aurique soit la gomme routière, y a pas d’excuses 

Disons que le nombre et la profondeur des rainures a quand même « un peu » d’influence 

[John88100]

Sur les slicks on a 4 petits points… on me dit dans l’oreillette que ce sont les témoins d’usure 

Allez j’arrête de pourrir le poste de la girafe du Ben

[tomk4t]

C'est vrai que KTM c'est mieux 

[desmofabio]

Ben pour un canapé sur roues passe partout les angel GT c'est le top.

Sur le bourricot ils ont tenu 11000km, je me suis fait quelques minuscules virgules en sortie de virage mais sinon, rien à signaler.

[Ben54]

Après avoir eu 5 ans en avril, en rentrant de la RNPD la Multi avait (déjà) atteint les 30.000km, kilométrage correspondant au "Desmo service". Mais ça n'a pas été pour tout de suite, elle a dû se contenter d'une vidange avant d'accomplir sa prochaine mission.

Jour 1 : Bulle - Vicosoprano / 7h13 / 357km


Moto chargée, c'est parti pour une semaine de roadtrip en direction de l'Est, toutes les conditions s'annoncent parfaites.
Jaunpass, lac de Thoune, Meiringen, Sustenpass, c'est presque devenu un de mes classiques.




Ensuite direction les grisons et bifurcation vers le sud au niveau de Bonaduz pour rejoindre la vallée de Chiavenna en Italie, pour revenir en Suisse et faire étape à Vicosoprano, sur la route de Saint-Moritz.



Ça sent bons les vacances, j'ai passé la journée à voir des paysages sublimes, à chaque col, dans chaque vallée.
Dire que ça va durer 6 jours, le pied.

[S4RS64]

Beau trip! 

[Ben54]

Jour 2 : Vicosoprano - Merano / 5h50 / 320km


C'est parti pour le 2ème jour, sous un ciel encore parfaitement bleu.
Je quitte mon auberge pour me diriger vers l'Italie en passant tout de suite par le col de Maloja. C'est parfait pour lancer la journée, le cadre et la route sont superbes.


Lac de Sils et lac de Silvaplana, j'en prends plein les yeux. J'ai planifié de contourner Saint-Moritz pour découvrir les jolies à proximité : Julierpass, Albula puis retour à La Punt-Chamues-ch, avec une pause photo au Lac de Marmorera. Malheureusement les photos sont loin de refléter la beauté des lieux.


Après Val Mustair, j'ai choisi de rentrer en Italie par Tubre et d'éviter le col du Stelvio, que j'avais emprunté en 2022 et qui ne m'avait pas laissé un super souvenir (beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup de monde). Pause repas à Glorenza, tester les lasagnes locales.


Après cela il n'y a qu'une seule route de vallée pour rejoindre Merano, qui a été un enfer.. Énormément de circulation, jusqu'à 38°C sur le tableau de bord de la Multi, mais ça fait partie du jeu. L'achat d'une veste tissu perforée avant de partir s'est révélé être un excellent choix!

Malgré cette chaleur, une fois arrivé à Merano j'ai refait une boucle avant de rejoindre mon hôtel pour profiter de la piscine.
Lana, Caprile, Fondo, j'y ai trouvé de superbes routes où j'étais quasiment seul et où la température était redescendue à 25°C. Le top.

Arrivé à l'hôtel, je gare la girafe, la soulage de mes affaires et profite de la piscine pour me rafraîchir tout en pensant à la destination de demain : les Dolomites 

[domi]

MAGNIFIQUE 
Mets le RB de coté...

[the2ne]

Rooooh méga classe le roadtrip Ben 

Tu as fait ça en solo ?
Si un jour j'ai à nouveau des congés, ça me dit bien d'aller rouler par chez vous et de pousser comme ça plus à l'Est 

[Ben54]

Oui j’étais solo. C’est une expérience différente mais de temps en temps j’aime bien.

J’ai tous les GPX bien au chaud 

Et c’est avec un grand plaisir que je vous ferais visiter le coin 

[Ben54]

Jour 3 : Merano - Kötschach-Mauthen / 8h36 / 401km

Pas énormément dormi car j'ai étudié assez tard des éventuels itinéraires bis, en raison de prévisions de pluies et d'orages une grosse partie de la journée sur les Dolomites. Le ciel est encore bleu ce matin, allez je tente, je reste sur le roadbook initial.
Je m'emmêle un peu les pinceaux avec le GPS et me retrouve à une barrière de péage pour contourner Bolzano et rejoindre le premier col de la journée. Ça m'a au final permis d'éviter pas mal de circulation. Je monte le premier col, la route est propre et sympa, je croise quelques motards et aperçois quelques sommets typiques des Dolomites au loin. Puis j'arrive à Tires et m'arrête pour faire quelques photos souvenirs. C'est sûr, j'ai bien fait de venir ici.


Je roule au milieu de magnifiques paysages, sur des routes très correctes et au milieu d'une circulation peu chargée. Je passe un super moment, qui prend fin à l'approche du retour dans la vallée.
Et là c'était long. Très long. Énormément de trafic, des vélos, des bus, on est bien en plein mois d'août.
Je reprends enfin un col et m'arrête manger dans une petite ginguette qui ne paye pas de mine. Je me demande même à un moment si j'ai bien fait de m'arrêter là.
Je commande des gnocchis, qui se sont avérés être excellents ! J'adore ce genre de surprise.
Le temps comment à se couvrir, je me dis que je ne vais pas trop tarder.


J'ai continué ma route entre les montagnes, le ciel devenait de plus en plus noir, je savais que là je n'allais pas y échapper. Je me suis arrêter dans une station service pour mettre mon équipement pluie que je n'avais pas sorti à la RNPD. Le timing était parfait : je redémarre et là un déluge s'abat sur moi. Tonnerre, éclairs, tout ce qu'il faut.
Ne pas tomber, c'était la consigne de cette fin de journée. Surtout qu'il restait de la borne, je devais rejoindre ma chambre en Autriche, en passant la frontière à Winnebach puis en prenant la 111 jusqu'à Kötschach. Cette dernière traverse une très belle vallée, le revêtement est excellent, mais d'un coup devient très accidenté, et ce sur plusieurs kilomètres. Même en Multi, c'est devenu infernal.
C'est non sans joie que j'ai enfin atteint mon logement. Encore une fois la douche, une bière et un bon repas seront fortement appréciés.
Suisse, Italie, Autriche, ça fait trois pays en trois jours. Jamais trois sans quatre, car demain c'est direction la Slovénie. 

[motopolitain]

Oui, Stelvio ça a l'air beau mais en saison sûrement un enfer (il y a d'ailleurs sur Insta un type posté au même endroit qui photographie TOUS les motards qui se vautrent à une certaine épingle en dévers. Bonne route en tout cas ! 

[Ben54]

Exactement, j'y étais allé avec le S2R et la température d'huile était montée à 160°C tellement il faisait chaud et qu'on avançait deux mètres par deux mètres !
J'ai déjà vu ces vidéos et je suis content de n'avoir pas été dessus. En revanche, s'il s'était posté en Slovénie, j'y serais apparu... 

[RGmix]

Tu t'es foutu sur le groin ? 

[Luther-pam]

Bah c'est ce que je comprends aussi 

[Ben54]

Je vais vous raconter ça dans le prochain épisode
Mais rien de grave   

[Ben54]

Bonjour à tous, je n'ai malheureusement pas eu beaucoup de temps pour le forum dernièrement 

Jour 4 : Kötschach-Mauthen - Maribor / 8h22 / 426km


Au réveil, je vois que les orages de la soirée ont laissé place à nouveau au soleil, permettant à la route de sécher et d'accueillir les roues de la girafe dans les meilleures conditions.
Rituel quotidien, je charge la bestiole et prends la 111 vers l'est en direction de Villach, pour ensuite bifurquer vers le sud et passer la frontière slovène via le col de Wurzen, en premier lieu accueilli par un vieux tank! Ça permet de ne pas oublier...


La région est vraiment très jolie et la route de bonne qualité. Je me dirige vers Kranjska Gora puis la route 206 vers le sud et le col du Vršič.



Les paysages étaient encore fabuleux, au début du col je me suis vraiment fait plaisir, mais plus j'avançais et plus je rencontrais du monde et plus la qualité de la route se détériorait. Jusqu'au point à me retrouver dans des bouchons de voitures / camping-cars / vélos, sur une chaussée en dévers parsemée de portions pavées et endommagées, à rouler en 1ère à 10km/h sur le point d'équilibre. Bonhomme un peu fatigué, moto chargée et plein fraîchement fait, j'arrêtais pas de me répéter dans le casque "concentre-toi, anticipe, en fonction de où tu t'arrêtes ça va être chaud". Ça n'a pas loupé, j'ai du m'arrêter dans un léger droit, car bloqué derrière un vélo et une voiture est arrivée en face. La route étant en dévers prononcé vers la droite, j'ai basculé les épaules à gauche, mais mes 65kg n'ont pas pu retenir la Multi : paf, la moto s'est retrouvée les deux fers en l'air. C'était annoncé. Ce passage de col m'a rappelé le Stelvio à la même période deux ans auparavant: un Enfer. Les vidéos de Laurent Cochet concernant les méthodes pour relever un trail de 250kg m'ont au moins servies ce jour-là! Je m'en étais bien rappelé alors j'ai appliqué: guidon braqué à fond, béquille déployée, frein AV enclenché, dos à la moto et on pouuuuussssse sur les cuisses. Quelqu'un m'a quand même aidé, mais avec le stress et l'énervement je crois que j'ai juste sorti un "thank you" hâtif, mon cerveau étant monopolisé par la crainte que l'aventure ne doive s'arrêter là.

Je mets le contact, ça démarre, ok il faut trouver un endroit où je peux m'arrêter et constater les dégâts. Par chance je n'ai dû attendre que quelques centaines de mètres. J'ai eu de la chance car le levier de frein n'est pas cassé, le guidon n'est pas tordu et la valise droite n'a pas éclaté. Seulement rayée, elle a même fait office de protection pour tout le côté droit de la moto, celle-ci s'étant en fait reposée uniquement sur la valise et le guidon. Le protège-main droit est cassé, mais rien de grave car même si le bocal de frein AV est fixé dessus, les gaines permettent de maintenir l'ensemble.
Il fait chaud, j'ai maintenant deux objectifs: continuer ma route pour ne pas arriver trop tard à l'hôtel et trouver un rouleau de scotch pour réparer comme je peux. J'avais l'impression d'être un aventurier.

[Ben54]

J'ai poursuivi ma route, notamment par un bled se nommant Bled, endroit superbe mais blindé de monde, et comme prévu je suis repassé en Autriche avant de rejoindre à nouveau la Slovénie. J'ai fait un arrêt dans un supermarché juste après la frontière, à Ferlach, à 500m de l'usine d'une marque assez connue. Rouleau de scotch en main, j'ai pu panser la girafe blessée, à nouveau prête pour faire le tour du monde.



La météo était toujours très bonne, mais je me doutais bien que ça n'allait pas durer. Voici d'où je venais, et vers où je devais aller...



J'ai donc prestement remis mon équipement de pluie, pile au bon moment, pour rejoindre Maribor par Dravograd en longeant la rivière Drava.
Arrivé à l'hôtel, que j'ai mis 45 minutes à atteindre une fois arrivé à Maribor, en raison de nombreuses rues fermées ou en sens interdit, une bonne douche puis une assiette de Ćevapčići ont fait du bien. Tout cela avec une bière bien fraîche, bien entendu.
Une promenade à pieds dans le quartier viendra clôturer cette longue journée, parsemée de hauts et de bas. Le plus important est que je me couche avec le sourire et le moral, après tout c'est ça l'aventure motarde.

[Bigorneau SF848]

Sympa ton périple, le Poupon ! 

[motopolitain]

Chapeau pour le périple. Les valises, ça doit aider à relever la moto (la 1200, une fois couchée, les roues ne touchent pas le sol).

[Luther-pam]

ça vaut pas trop cher, si y'a que ça (faut repeindre le cache rouge quand même)
https://shop.ducatimilano.com/fr/100544-cote-droit-pannier-couverture-ducati-multistrada-950-1200-1260-69812341a.html?

sur ma valise, je lui ai laissé les stigmates de la chute, ça me rappelle que la prudence est nécessaire 

[Ben54]

Merci ! 

Effectivement les valises m’ont également aidé pour la relever, surtout que la moto était un peu « à l’envers ».

Pour les caches, je n’avais même pas vu que c’était remplaçable, mais ça va rester comme ça, elle en verra d’autres (pas trop non plus j’espère!). 
Mais c’est bon à savoir le jour d’une potentielle revente, merci.

[froggie]

Joli reportage, merci du partage.
Pas de chance pour la chute, heureusement que c'était quasi à l'arrêt, et qu'il n'y a pas trop de dégâts.
Effectivement, déjà ce trail a l'air haut, mais avec tout le poids supplémentaire en hauteur, ça ne doit pas être facile à "dominer" dans des situations critiques
Bonne fin de voyage

[S4RS64]

Tu donnes envie! 

[motopolitain]

C'est clair que quand j'ai juste dans le top case le sac d'école de ma fille (10kg à la louche) ça se sent quand on débéquille, où que l'on prend un tournant à petite vitesse. Alors chargé comme une mule, même avec les valises plus proches du centre de gravité, faut pas se louper sur un dévers.

[sauval]

Périple sympa, et merci de le raconter en image et texte