Reprenons, reprenons...
Fin des atermoiements, je me devais d'essayer cet espèce de gros dindon que représente le Diavel, seul moyen de savoir s'il pourrait correspondre au besoin de gros couple du Bigorneau sans avoir pour autant la maniabilité d'un camion...

Les présentations d'usage effectuées en compagnie du tenancier (système Keyless, procédure de démarrage, etc.), je me retrouvais donc à devoir enfourcher cet engin diabolique ayant plus l'aspect d'une enclume que d'une ballerine... Et là, première surprise pour le Bigorneau, je me retrouve avec les deux pieds à plat par terre !

Cela faisait un petit moment que cela ne m'était pas arrivé. Déjà un bon point pour le Dindon !

Bon, maintenant, il s'agit de le relever de la béquille... Et là, deuxième surprise, le Dindon ne fait pas le poids d'un âne mort !

Deuxième bon point...

La selle paraît plutôt moelleuse, ce qui est aussi un bon point, surtout si l'on est victime d'un châtiment corporel à l'occasion d'une RNPD...

d'autant plus si c'est Bachar El Sauval qui vous l'administre...

Bref, vous vous en doutez, troisième bon point...

Et là, d'un coup, tout se gâte !

Mais pourquoi le guidon est aussi éloigné de l'assise ?!!!! Ils ne savent pas que les mollusques de moins d'un mètre soixante-dix existent à Bologne ?!!!!!

Je me retrouve donc à devoir pencher le buste vers l'avant pour arriver à empoigner ce maudit guidon ! Adieu la position sénatoriale...

Allez, fini de pleurnicher, voyons ce qu'il a dans le ventre ce fichu dindon...
Eh, c'est qu'il a l'air pas mal ce Testa 1200 ! Déjà le bruit d'origine est plutôt plaisant, bien chargé dans les graves ! Il réagit bien au coup de gaz, quasiment sans inertie ( je suis en mode Sport...) et vibre légèrement. Bref, il vit ce moulin et n'a pas l'air d'être trop aseptisé à priori ! Quatrième bon point...

Première, et c'est parti pour le décollage ! Bizarrement, comme sur la 1299 S que j'ai essayé il n'y a pas si longtemps que ça, on ne peut pas vraiment démarrer sur un filet de gaz, il faut faire prendre quelques tours au moulin sous réserve de caler ... De même, je trouve que l'embrayage manque de progressivité.

Cela pourrait donc être mieux... Sinon, la position imposée par les repose-pieds en avant me semble un peu bizarre et n'est pour moi pas des plus adaptées, peut-être faute à mon gabarit d'ablette éthiopienne...

Je parcours déjà les premiers mètres à faible vitesse, et, c'est ahurissant, mais le poids et le gabarit de l'engin et de son monstreux pneu arrière ne se font absolument pas sentir !!!!! Le gros Dindon est un vrai vélo !

Cinquième bon point...

Je commence par quelques kilomètres d'autoroutes pour quitter au plus vite la circulation intense de la zone commerciale où réside Ducati Metz et l'engin diabolique se montre plutôt docile à allure réduite. Un seul point noir vient alors entacher ce tableau idyllique , la suspension arrière du Diavel se montre plutôt trépidante sur le petites irrégularités du bitume au point de me solliciter les lombaires. Pas génial pour le confort...

Je pense cependant que cela est dû à un réglage de précharge inadapté à mon faible poids. Bref, un point à examiner. Quelques kilomètres plus loin, je sors enfin de l'autoroute et attaque enfin les petites routes de campagne, la mécanique, menée jusque là à un rythme des plus tranquilles, histoire de l'amener à bonne température en douceur ( le moteur n'a que 1650 kilomètres...), commence alors à me dévoiler son vrai visage !

Boudiou, il ne manque pas de couple ce berlingot !

De 3500 à 6000 tr/mn, les reprises sont franches et viriles ! J'adore !!!!!!!!

Et pourtant, le moulin est en version bridée... La moto se balance sans effort dans les virages pour peu que l'on agisse franchement sur le guidon, et, une fois posée sur l'angle, elle est imperturbable. Le freinage est puissant et progressif, avec un très bon feeling, sans mordant exagéré. Du tout bon ! Et quand on le sollicite sur l'angle, il ne gèle pas trop la direction et n'a pas trop tendance à faire relever la moto. Par contre, si l'on ouvre les gaz comme un goret sur l'angle, la moto à tendance à se relever et il faut donc la contraindre fermement au guidon pour contrecarrer ce trait de caractère dû, je pense, à la taille de son gommard arrière de 240 mm, et peut-être aussi à la géométrie de la partie-cycle. En tout cas, le Dindon n'est aucunement vicieux, même à l'attaque. Je me suis même surpris à passer aussi fort qu'avec le SF dans certains virages que je connais bien. Sidérant !!!!!

Le train avant semble rivé au sol et moins piégeur que celui du SF !
De même, cette moto, c'est vraiment Dr Jekyll & Mr Hyde, car je me suis fait également très plaisir avec en "cruisant" à vitesse légale pour mater le paysage environnant, la relative souplesse du moteur faisant alors merveille.

Quelques photos :



Je ne vous le cacherai pas plus longtemps, pour l'usage envisagé, malgré quelques défauts qui sont à mon avis remédiables, le Dindon obtient brillamment le label "Moto Moche Bigorneau Approved" !!!!!!!!

Cela ne m'étonnerait pas que, d'ici quelques temps, elle vienne rejoindre la ménagerie du Bigorneau, en compagnie du Bourricot et de la Noiraude.
En plus, je trouve que de face, elle a un air de ressemblance avec le Bigorneau, dans le genre "pas beau" !!!!

Voyez vous-même !

Bref, un Bigorneau et une "Moule" Bike sont faits pour vivre ensemble !

Vivement la prochaine RNPD avec mon futur Diavel...

(Sauval, si tu me lis...

)