PUTAIN DE VIE !
ces instants seront gravés dans le diamant.
je parle pas de GP, Superbike et autres disciplines pour les gonzesses , je vais vous causer un peu du sportwin et d'Hommes.
j'ai des potes géniaux, qui ont des gonzesses géniales et des passions bizarres.
ces potes hors-normes, ils sont partis cette année pour s'arsouiller sur la bande noir en sportwin, discipline finalement peu connue dans le monde moto, et qui mérite de faire un putain de détour..
Bref... jeudi, je pars avec Funk pour Nogaro, on a buché comme des singlés pour préparer sa brêle les semaines précédentes : boite à air carbone sur mesure, jeu aux soupapes, nouvel habillage, … etc.
Là c'est l'heure d'aller essayer le proto version 2, on est impatients.
Arrivés à 20h jeudi, on déballe tout le bordel pour enfin siffler une bonne binouze sur les coups de 22h. Gilles rebaptisé Gringo O est évidemment avec nous, ainsi que Manu 54. Ce soir tout est en ordre, dodo dans la tente avec les moyens du bord.
Vendredi, journée d'essais libres, les trois zoulous effectueront quelques sessions dans la bonne humeur; encore tout seul pour l'intendance, j'arrête pas de la journée : béquillage, débéquillage, réglages, .. Tout va bien, il fait chaud, les gars s'amusent et les prtos vont de mieux en mieux; ça c'était la partie reposante du weekend…
Dernière session libre à 17h, les Gringos tournent avec Manu 54, momo s'assoie un peu devant le barnum en attendant et regarde passer les gens…
Et là, le temps s'est arrêté
La voiture d'assistance s'approche et ramène Funk et sa meule, tiens, bizarre elle a pas l'air râpée??!!
La meule à coupé et Funk s'est arrêté sans dommages corporels.
On commence à démonter les carénages, la voiture d'assistance revient aussitôt, cette fois avec Gringo O, mais la meule ne semble plus aussi nickelle qu'à la dernière session… Gringo O s'est fait foutre par terre…
Il est 18h, les qualifs 1 sont à 9h demain matin, on fait le tour des brêles pour voir les priorités, Gringo O semble n'avoir que de la cosmétique à rafraîchir et son fouteur vient l'aider aussitôt à réparer, cool; donc je m'occuperais de la meule de Funk.
Donc, on vire le carénage droit, il semble que l'antiparasite se soit barré, il est en piteux état… aie aie, sous les caches courroies, l'apocalypse. y a des bouts de caoutchouc partout, les courroies sont ok et bien tendues mais le calage de la distribution est original. La poulie du cylindre horizontale s'est décalé d'un demi-tour… la roue arrière ne tourne pas, et sans les courroies, les poulies accrochent, le verdict est simple : moteur HS… du moins les culasses au mieux.
Zut, Funk se tâtait pour prendre le moteur qu'il a d'avance et qui est resté à Bordeaux.
Fort heureusement, le reste de l'équipe d'assistance ne devait arriver que le vendredi soir, après quelques coups de fils on décide de changer le moteur, Sauval Koni et Cha ramèneront donc le moulbif dans le coffre avec quelques accessoires. Ils leur a fallut dépouiller le monstre de Funk pour obtenir en plus quelques antiparasites en bon état…
19h, allez hop, on met un coup de nettoyage dans le barnum, on s'organise un poil pour être à l'aise et c'est partit.
C'est l'heure de l'apéro dans le paddock, ce soir, pas le droit de se mettre torchon, faut assurer; momo n'aura droit qu'à un seul pastis.
Le moulbif tombe en 2h30 à peu près, j'vous raconte pas la tronche des autres concurrents, ils ont pas l'air d'y croire, nous on est remontés à bloc, on a prévenu tout le paddock : RDV demain sur la ligne ! Ca va chier.
Gringo O répare sont étron et nous rejoint, quand on a pas les moyens d'un garage, un Gilaub fait aisément le boulot d'un palan
Curieusement l'atmosphère est sympathique, on est un poil stress mais putain c'est bon.
L'équipe tant attendue arrive vers 22h30, il fait nuit, on sort aussitôt le moulbif du coffre, en 30minutes il est dans le cadre grâce à notre homme-palan.
Petite consolation, une première binouze pour fêter ça.
Les spectateurs sont de plus en plus nombreux à passer voir l'évolution, c'est toujours l'heure de l'apéro dans le paddock, on est les stars de cette soirée, beaucoup s'interrogent, nous on est blindés de motivation, si on y arrive et que Funk prend le départ, il n'y aura rien de plus beau.
Première angoisse, dans la course à la reconstruction, on a pas pris la peine de mesurer les côtes du nouveau moulbif (qui était déjà le mulet de cette moto, donc on savait qu'il rentrait), les fraisage pour passer dans le cadre sont quelques peu différents, une fois le BO remonté on se rend compte qu'il y a un jeu de 1mm entre le BO et le moteur. Merde, on a rien pour caler.
S'en suit 4 bonnes heures de galère, de sueur, on a du démonter 4fois le bras oscillant, les fraisages sont pourris et pas rectiligne, ça coince, ça frotte, ça sort plus, la tension monte quelques peu, Koni, Sauval, Gilaub et momo s'activent, chacun essaye, ça marche pas. On est pas toujours d'accord, mais on s'est jamais engueulé, on s'aime trop pour ça.
Un peu plus tard dans la nuit, vers 2h30, on en est toujours au même stade. heureusement le mot est passé dans le paddock, on cherche des cales de BO, c'est le numéro13, joaquim qui nous apportera un peu de réconfort matériel : des cales ! bon, y en a qu'une ou deux qui passent, on rattrape presque le jeu et on s'emmerde franchement pour remonter… les pilotes, Gringo O et Funk, on les envoie se coucher, faut qu'ils soient en forme demain; nous c'est pas grave, on est là pour ça. Quand on a été un peu plus tranquilles, moins de public, de pression, ça a tout de suite été mieux, chacun s'occupant d'un bout. Koni m'aide à trouver les pastilles manquantes d'un culbuteur et à faire le jeu aux soupapes dans le noir et sans cales, c'est dingue ce qu'on devient efficaces dans ce moments là; tous les sens sont en éveil. Sauval remonte le reste, vérifie les serrages, Koni et moi on transfère les huiles, les bouchons freinés de l'un à l'autre, les bougies, les courroies, les capteurs, faut réadapter les fils des capteurs, because on passe du 1100 au 1000, et que biensur rien n'est disposé pareil géographiquement…
là on commence à s'amuser franchement, les yeux clignent de fatigue, il est environ 4h30, Thierry l'organisateur du sportwin et quelques autres sont toujours avec nous pour nous soutenir, l'ambiance est fantastique, on la pression mais putain qu'on est bien. On remonte un moulin pendant que les crapauds s'excitent et copulent abondamment, c'est le paradis. Les bières pleuvent pour nous encourager, le paddock et nos pilotes dorment tranquillement.
5h30, la moto est complète, manque les carénage, quelques freinages et des babioles, mais on peut pas la faire péter avant 8H.
L'autre truc angoissant, c'est qu'on a jamais entendu ce moteur tourner, il a été acheté avec la meule, il est censé avoir 3000bornes… mais on sait pas, on prie pour que tout aille bien. On fait tourner la roue, ça fonctionne, rien n'entrave dans le système… on verra bien.
06h, on décide d'aller se pieuter un peu pour finir tranquille le reste demain, enfin, dans 2heures. la qualif 1 est à 9h, on sait que la meule sera pas prête, petite déception, mais à 14h a qualif2.
08h !!!!!!!!! bondiou, j'ai la tronche en vrac, comme un lendemain de cuite, j'ai mal partout, envie de gerber de fatigue, mais je veux voir la gueule de funk quand il va se lever et voir sa brêle
suffisait de se lever, ça va mieux, pas de café, on s'y remet de suite avec Sauval et Koni, on finit les 3merdes qui manquent et à 10h à peu près : BRRRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUU
dans les tripes, c'est le carnaval, on s'embrasse, tout le paddock est au courant, Funk et Gilaub, malgré leurs catastrophes passées respectivent et une courte nuit en veulent à mort, super !
le ralenti est inexistant mais ça tourne bien, Pepo de Radical et Gilaub s'occuperont de régler quelques peu ce problème.
jusqu'à 14h, on fignolera la meule, elle est comme neuve pour les qualifs2.
Funk, nous fait confiance à 100%, il n'essaye même pas la meule, nous laissant ce privilège
Funk enfile sa combarde, grimpe dessus, et part en pré-grille
on se précipite sur la pit-lane pour voir le départ, ben merde, je transpire des yeux en le voyant partir… woua !!
un tour passe, Funk semble être tellement à l'aise qu'il attaque déjà dans le premier gauche après les stands, putain bon dieu !!! on est transis de bonheur ! la moto avionne en ligne droite, on peu dire victoire !
il se qualifiera 21 sur 32, pas mal, c'était loin d'être gagné quelques heures plus tôt.
Gilaub se classe 30 sur la ligne et Manu 19
Tous ont pris leur pied, c'est le principal, Gilaub en veut malgré sa chute, le moral est bon dans les troupes.
Revenu des quaalifs, c'est la fête…
la course est à 17h, tout le monde est à 2000%
on souffle un poil mais pas trop l'aprem, on s'occupe de nos pilotes, toujours vaillants malgré 2h de repos…
on croyait être tranquilles, à 15h30 Lizou, qui nous rejoignait avec le 996 de Sauval nous appelle… J'suis en panne faut venir me chercher… merde, la course est dans 1h30, elle est à 70bornes… Koni, Sauvl et Cha sautent dans la bagnole la remorque au cul et partent comme des balles pour la ramenner. je reste au cas où pour m'occuper des détails de dernière minute.
Je bricole quelques peu la Funk-bike, il est 16h35, c'est l'heure de partir en pré-grille.
Funk grimpe sur la meule et… elle ne démarre plus…. !!!!!!!!!
putain, angoisse, on le pousse jusqu'à la pré-grille, ça veut pas, les autres concurrents sont démarrés et chaud, nous on galère, finalement… fallait juste être au point mort pour démarrer, le capteur à petite un blème…. putain ! elle pète à l'heure !
SOULAGEMENT !
l'équipe Sauval, Koni et Cha sont toujours pas revenus, fais chier ils vont louper la course… c'est injuste.
Ils arriveront 4tours avant la fin, jolie course, je sais plus exactement le classement, Funk 17, Manu 54 19, Gilaub 30
Tout va bien après la première manche, on regarde le problème du capteur de point mort, ça devrait rouler.
19h, un apéro bien mérité nous attend, tout le monde trinque avec nous, c'est la fête, on y croit pas quand même, on est bien là, tous ensembles, plus soudés que jamais.
la soirée se déroulera tranquillement, pas de tronche à l'envers, on est crevés, à minuit dodo, demain y a course !
Dimanche, 8h, debout ! la deuxième manche est à 10H45, on fait le tour des meules, tout est ok, les pilotes sont excités, on les tient plus !
10h35, les moteurs s'éveillent, on chauffe tranquille, le couvertures ont joué leur rôle d'allumeuses, les pneus sont chauds.
Funk est prêt, grimpe sur la meule… il est 10h40, elle ne démarre plus !!!!!!!!!!!!!!!!
on pousse quelques longues minutes, on regarde le point mort, pas ça.
C'est toujours cette putain de batterie qui fait des siennes , on met les pinces, braouuuuuu ! faut pas caler !
Pré-grille tout va bien, on a encore eut chaud, on court partout avec les pinces et la batterie de secours. Ca y est, les motos partent, ouf ! tout le monde se place pour le tour de chauffe, c'est partit ! tout le monde se replace sur sa ligne… VERTTTTTT GAZZZZZZZZZZZ
Funk fait un bon départ et attaque direct dans le premier gauche, yes !
Gilaub s'élance bien aussi mais… Manu 54 est resté figé ! putain merde il a calé ! il venait juste de changer la démule pour une plus courte, du coup il est pas habitué à ce que le moteur parte plus vite… il finit par redémarrer et s'élance bon dernier à près de 10 secondes des autres… aie aie il doit être furax.
Pendant que Funk se tire une belle bourre avec Cyril et un autre pour la 17ème place, Gilaub roule propre derrière et se fait plaisir, même dernier, pas grave, l'essentiel c'est de progresser ! Manu lui remonte les places petit à petit, il cravache la rage au ventre, il finira 21 ou 22 je sais plus, pas mal !
Finalement, après avoir mené son groupe de 3 une grosse partie de la course, Funk se fait faire les freins par un des deux autres et finit 18 (il me semble?), Gringo 0 termine derrière avec la banane !
tout est bien qui finit bien pour notre bande, s'en suit un déjeuner détente des plus plaisant, on souffle, ça fait du bien, on en a plein la tête, quel pied.
Finalement tout le monde est bien rentré, avec quelques heures de recul, je me rend compte que ce qu'on a vécu vous fait vous sentir bien vivant; la petite équipe que nous sommes avait déjà partagé moultes moments incroyables, là on a touché du doigt le nirvana, tous ensembles, animés de la même flamme, on y est arrivé, les pieds et les genoux sales, les mains noires, désormais l'adversité sera toujours en défaite tant qu'on reste groupés.
putain de vie, putains de potes.
je vous aime.
momo - qui tape un mot et s'essuie les yeux...
